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22 mégapixels en balade

Une fois n’est pas coutume, nous vous proposons non pas un test labo mais une prise en main sur le terrain d’un boîtier pour le moins…

Une fois n’est pas coutume, nous vous proposons non pas un test labo mais une prise en main sur le terrain d’un boîtier pour le moins original, puisque le Mamiya ZD est le premier reflex moyen format numérique totalement intégré.Jusqu’ici, les professionnels exigeant une haute définition avaient le choix entre les reflex ‘ petit format ‘ – tels que le Canon EOS 1DS Mark II (16,6 mégapixels au compteur) ou le Nikon D2X (12,2 mégapixels) – et les systèmes moyen format à dos numériques amovibles, encore plus riches en pixels (jusqu’à 22 millions), mais bien plus onéreux et complexes à mettre en ?”uvre. Même si certaines solutions étaient déjà transportables hors du studio (comme l’Hasselblad H1), le Mamiya ZD est le premier véritable reflex moyen format autonome puisqu’il intègre un capteur 22 mégapixels, un très beau viseur, un écran de contrôle, un système d’alimentation et un double logement pour cartes mémoire. C’est donc une belle prouesse technique qu’a osée le fabricant historique de reflex argentiques moyen format, à un prix assez raisonnable quand il est rapporté à la définition. Le capteur, constitué de deux CCD 24 x 36 assemblés côte à côte, est fabriqué par Dalsa, qui fournit également le matériel photosensible des dos numériques Leaf. L’appareil est compatible avec la vaste gamme d’optiques de la marque, la priorité étant bien sûr la qualité d’image.Particularité du moyen format, la profondeur de champ est bien plus courte à ouverture et focale équivalente que celle d’un reflex classique. C’est parfois gênant quand on veut obtenir une image nette sur les plans successifs et que l’on manque de lumière, mais c’est aussi un vrai avantage s’il s’agit de détacher un sujet du fond, même en pleine lumière. La basse sensibilité du capteur (50 ISO), compensée en studio par la puissance des flashes, favorise de tels réglages en extérieur, mais c’est aussi sa principale limite.

Sur le terrain comme au studio

Ce boîtier se montre parfaitement à l’aise sur le terrain malgré son poids. Mais il exige de travailler dans de bonnes conditions lumineuses et ne convient pas à tous types de reportages. On peut faire grimper la sensibilité jusqu’à 400 ISO, mais la qualité s’en ressent immédiatement. C’est dommage car le Mamiya ZD se montre aussi étonnamment nerveux pour un boîtier de cette définition, même si, avec 1,2 image/seconde en rafale, il ne marche pas encore sur les plates-bandes des reflex de reportage. En outre, l’autofocus à trois collimateurs est souvent pris au dépourvu quand la lumière devient insuffisante. Le ZD pèche aussi à l’affichage des images : il faut attendre cinq bonnes secondes pour prévisualiser les clichés sur un écran indigne même d’un compact d’entrée de gamme. Une vraie mesquinerie sur un boîtier de ce prix. Heureusement, cet écran affiche des informations complètes sur l’image : histogramme, zones trop sombres ou trop claires. De toute façon, le véritable travail de sélection s’effectue sur un ordinateur. Pour cela, l’enregistrement simultané en Raw + JPeg est fort pratique puisque les Raw pèsent très lourd (environ 36 Mo) et l’aperçu en JPeg permet de faire une sélection rapide des clichés à effacer. Les fichiers bruts sont ensuite ouverts sur Digital PhotoStudio, qui autorise également le pilotage à distance de l’appareil en studio. L’interface du logiciel est austère, mais reste abordable par sa logique intuitive et son assistant bien pensé. Le traitement des Raw est assez rapide, même sur un ordinateur peu puissant. Sur notre portable Sony, chaque image a été développée en moins d’une minute. En plus des corrections habituelles de densité, couleur et accentuation, le logiciel intervient sur la distorsion et le vignettage de manière très efficace en fonction des données de l’objectif, beaucoup moins en ce qui concerne les aberrations chromatiques. De même, la balance des blancs, trop froide, demande une correction manuelle presque systématique. Mais rappelons qu’il s’agit ici des versions initiales du firmware et du logiciel, qui ne demandent qu’à être améliorés.

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Julien Bolle