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« Web3 », ce mot à la mode qui fait s’entre-déchirer les leaders de la tech

Derrière la promesse d’un web plus décentralisé, le Web3 ne serait-il qu’un mirage ? C’est ce qu’avance le fondateur de Twitter Jack Dorsey, qui vient de se fâcher avec une partie de la Silicon Valley à la suite d’un simple tweet.

L’année 2021 n’aura pas consacré uniquement le concept de metaverse. Celui de Web3 s’est également imposé, mais suscite nettement plus de critiques.

Psychodrame dans la Silicon Valley

Le fondateur et ex-dirigeant de Twitter Jack Dorsey, ainsi que le patron de Tesla et SpaceX Elon Musk se sont notamment moqués du projet le week-end dernier.

Combattre le Web3 semble être devenu une obsession pour Jack Dorsey, qui ne cesse de troller à son sujet depuis quelques jours. Au point qu’il vient de se faire bannir des comptes de pas mal de figures de la tech sur les réseaux sociaux, comme le rapporte The Verge.

Il s’est fâché plus particulièrement avec Mark Andreessen, investisseur et pionnier du web qui participé au lancement du navigateur Mosaic en 1993. Mais aussi avec son partenaire Chris Dixon, également investisseur, et qui est considéré comme l’un des porte-paroles officieux du Web3, dont il est un fervent partisan.  

Au-delà de ce mini psycho-drame, qu’est-ce véritablement que le Web 3  ?  Le terme aurait été utilisé pour la première fois en 2014 par Gavin Wood, le cofondateur de la cryptomonnaie Ethereum. Mais il a fallu attendre 2021 pour que le concept se popularise véritablement.

Un contre-modèle du Web 2.0

Pour résumer, le Web 3 se construit un peu comme un anti-modèle du Web 2.0, popularisé au milieu des années 2000, et qui a été marqué par la capacité des utilisateurs à partager du contenu et interagir entre eux sur des plates-formes. D’après ses partisans, les GAFAM seraient devenus trop puissants et auraient dessaisi les gens de leurs données. L’idée du Web 3 serait d’aboutir à une version plus décentralisée du web où les utilisateurs reprendraient la main sur leurs données, notamment en profitant des technologies blockchain.

Tous propriétaires du web ?

Chacun deviendrait également acteur et propriétaire du web en investissant dans des jetons de cryptomonnaies pour faire fonctionner quasiment tout ce qui existe en ligne. Il est déjà possible, par exemple, de miser sur des artistes ou le prochain film que vous voulez voir au cinéma pour le produire. Vous en tirez des avantages si leur côte grimpe. C’est également le principe des NFT, ces jetons non fongibles qui permettent d’investir dans un objet numérique ou physique.

Des décisions en commun

Des communautés peuvent se former auxquelles on adhère en investissant des jetons, ce qui permet de prendre les décisions en commun. On pourrait ainsi imaginer que les réseaux sociaux seraient cogérés par leurs abonnés. Dans l’esprit des défenseurs du Web 3, le fonctionnement idéal serait celui d’une DAO (Decentralized Autonomous Organization), une organisation qui fonctionne grâce à un code informatique transparent et public. Les règles sont inscrites dans la blockchain Ethereum et ne peuvent être subordonnées à aucune entité extérieure.

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Un modèle capitaliste ?

Mais c’est un modèle qui nécessite non seulement d’avoir suffisamment d’argent à l’entrée, mais qui favorise ensuite uniquement ceux qui ont gagné le plus de jetons. Ce qui risque donc de renforcer la position des grosses sociétés et des financiers. Une vision très capitaliste du web où le pouvoir revient à l’argent.

D’où la remarque cinglante de Jack Dorsey sur Twitter : « Vous ne possédez pas le « web3 ». Les VCs (Capital-risqueurs) et leurs LPs (Limited Partners) le font. Il n’échappera jamais à leur motivation. C’est en réalité une entité centralisée avec une étiquette différente. Sachez dans quoi vous vous lancez… »

D’après Jack Dorsey, le Web 3 a aussi pour défaut de ne pas être assez décentralisé. Quant à Elon Musk, il ne détaille pas beaucoup ses griefs, mais n’est pas avare non plus en moqueries au sujet du Web 3 comme on peut le voir ici :

Il faut noter que Jack Dorsey et Elon Musk sont toutefois de grands promoteurs des cryptomonnaies, mais aussi de l’idée d’un web décentralisé. Ils ne sont donc pas opposés aux technologies qui animent le Web3, mais plutôt à son concept global, sans doute un peu fumeux.

Source : The Verge

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Amélie CHARNAY