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Vivendi Universal veut sa part d’Internet

Le groupe promet une croissance à deux chiffres en 2001 et 2002. Le numéro deux mondial de la communication veut étendre ses accords de distribution avec Yahoo! et Sony.

Jean-Marie Messier, président de Vivendi Universal, ne veut pas rester en retrait face à son principal rival AOL-Time Warner qui a montré à travers ses résultats trimestriels les bienfaits de la fusion entre un fournisseur d’accès et un groupe de communication.Non content d’afficher lui aussi de bonnes performances pour les premiers résultats trimestriels depuis le rapprochement de Vivendi et Seagram, Jean-Marie Messier multiplie les initiatives. La première se situe sur le terrain de l’Internet, le plus emblématique pour le deuxième groupe mondial de communication. A défaut de détenir un accès direct aux PC comme AOL, le portail Vizzavi étant encore dans les limbes, Jean-Marie Messier souhaite étendre ses accords de distribution avec Yahoo!, le portail à succès. Dans un entretien au quotidien Les Echos, il a notamment déclaré mardi 24 avril, le jour de la tenue de l’assemblée générale ordinaire des actionnaires, que “Yahoo! pourrait être un partenaire privilégié de Vivendi Universal et vice versa. Nous avons d’autres contenus. Discutons en avec Yahoo!.”Dans la même logique, il va élargir sa collaboration avec Sony, son associé au sein de Duet, la plate-forme musicale en ligne. Duet pourrait également distribuer des jeux vidéo et des films. A cet effet, à compter du second semestre 2002, les décodeurs de Canal Plus seront compatibles avec les PlayStation et autres baladeurs Sony.Le président de Vivendi Universal n’oublie pas que les marchés financiers sont également attentifs à sa stratégie audiovisuelle. De bonnes nouvelles pourraient venir d’Italie. Le groupe français est en effet proche d’un accord de fusion entre Telepiu, sa plate-forme numérique satellite, et Stream, son concurrent direct qui l’a obligé à dépenser sans compter pour défendre sa part de marché.Selon Jean-Marie Messier, Ruppert Murdoch, coactionnaire de Stream a donné son accord. Reste à obtenir l’aval de l’autre actionnaire de Stream, Telecom Italia.Toujours dans la télévision, mais aux Etats-Unis cette fois, Vivendi Universal serait en bonne voie pour prendre le contrôle total du réseau USA Network, en échange de sa participation de 23 % dans BSKyB. Attendu aussi et surtout sur la gestion du nouvel ensemble, Jean-Marie Messier s’est voulu rassurant. Sur le premier trimestre, les réductions de coûts ont atteint 140 millions d’euros. L’objectif de 200 millions pour l’ensemble de l’exercice serait d’ores et déjà dépassé. Les économies devront atteindre 420 millions d’euros en 2002. L’ensemble du pôle média et communication a réalisé un résultat brut d’exploitation (Ebitda) en hausse de 112 % à 900 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 5,85 milliards d’euros (+10 %).En excluant Universal Studio Group, dont les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes, le chiffre d’affaires de Vivendi s’établit à 5 milliards d’euros (+13,4 %). Par branche, les télécoms ont vu leur Ebitda multiplier par trois à 433 millions d’euros, la musique progresser de 15 % (180 millions), la télévision et le cinéma (exclusion faite d’Universal Studio) ont quasiment doublé (284 millions) et, enfin, l’édition augmente de 16 % (103 millions). Dans l’Internet, les pertes se creusent à 49 millions d’euros.

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Thierry Del Jésus et Amaury Mestre de Laroque