Netcentrex, jeune société française, fondée en 1998 grâce à un essaimage de France Télécom, avait envisagé, fin mars selon Les Echos, d’introduire en Bourse quelque 30 % de son capital. Un précédent projet
avait échoué en 2001. C’est finalement une autre voie, celle de la cession, qui a été retenue. Netcentrex rejoint en effet le groupe israélien Comverse, spécialiste des services pour opérateurs de télécoms, surtout de téléphonie mobile, coté au
Nasdaq.Netcentrex, dans le monde des télécoms, s’est surtout fait une réputation en matière de voix sur IP. Dès 2000, l’opérateur Equant avait retenu la jeune entreprise pour bâtir son offre à destination des entreprises. Un an plus tard,
c’est Fastweb, FAI grand public sur fibre optique, en Italie, qui choisissait Netcentrex pour son service de téléphonie sur IP.La start-up hexagonale a su poursuivre son chemin. Hormis France Télécom (son client dans 5 pays européens), son partenaire historique, elle a surtout jusqu’ici séduit des opérateurs alternatifs dans les pays de l’Est, ou des
filiales de FAI plus connus (Tiscali en Allemagne).Avec une cinquantaine d’opérateurs clients, Netcentrex revendique aujourd’hui 2,8 millions de lignes de téléphonie sur IP. Mais il lui fallait passer un cap, selon Julien Salanave, responsable du pôle équipements télécoms de
l’Idate. ‘ Netcentrex a bien réussi une première phase, celle de conquérir des opérateurs dans des pays émergents. La deuxième phase, convaincre des opérateurs historiques qui modifient leurs architectures et passent au
protocole IP et qui ont tendance à retenir leurs équipementiers habituels, nécessitait de s’adosser à une entreprise comme Comverse. ‘
Un acheteur inattendu
L’acquéreur va débourser 164 millions de dollars (135 millions d’euros) pour l’opération. S’y ajouteront 16 millions de dollars (13 millions d’euros) selon les performances financières de Netcentrex en 2006 et 2007.
‘ Le nom de l’acheteur est assez surprenant, commente Julien Salanave. On attendait un nom plus traditionnel du monde des constructeurs télécoms. Comverse débourse une grosse somme, mais c’est un joli
coup, car depuis le rachat
de Cirpack par Thomson, il ne restait pas beaucoup de spécialistes des équipements réseaux IP. Il y a encore Italtel, mais qui est très lié à Cisco. ‘Pour Comverse, le but du rachat de Netcentrex est de présenter aux opérateurs télécoms, fixes ou mobiles, et aux FAI un catalogue complet de solutions regroupant ses propres équipements (messagerie, facturation) et ceux de Netcentrex,
en matière de voix et de vidéo sur IP, ou encore de Centrex IP (système de téléphonie pour entreprise). En ligne de mire figure essentiellement la technologie IMS, une architecture censée faciliter la convergence
des futurs réseaux IP fixes et mobiles.Le maître mot est évidemment la ‘ convergence ‘, dans un contexte où ‘ certains opérateurs, comme France Télécom avec Orange, veulent tout regrouper sous une seule entité ‘,
indique Moti Gindi, responsable de l’activité de la convergence de Comverse.
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