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UMTS : Alcatel-Fujitsu à la poursuite de Nec-Siemens

Distancé par Nokia et Ericsson et, dans une moindre mesure, par le duo Nec-Siemens, Alcatel-Fujitsu reste en embuscade dans les infrastructures de troisième génération.

C’est peu dire qu’Alcatel n’a guère apprécié de se faire voler la vedette par Nec-Siemens à l’occasion de la présentation par ce dernier de son réseau UMTS expérimental de Monaco ! Pour se remettre en selle, Alcatel a organisé début janvier une session de rattrapage pour la presse et les analystes. Conviés à une journée de démonstration sur son site pilote de Vélizy-Villacoublay (78), ces derniers ont donc pu toucher du doigt les réalisations du constructeur tricolore et de son partenaire japonais Fujitsu dans l’UMTS.Articulée autour de quatre stations de base, la démonstration a permis de constater le bon fonctionnement d’un certain nombre d’applications, parmi lesquelles l’établissement de communications téléphoniques en situation de mobilité et la transmission d’images vidéo à 64 kbit/s (en mode circuit).Pour ce qui est des données à 386 kbit/s (en mode paquets), la démonstration fonctionnait bien le matin, moins bien l’après-midi ! Côté terminaux, l’essentiel est fourni par Fujitsu, même si d’autres partenariats avec des constructeurs asiatiques doivent être annoncés lors du GSM World Congress (avec des terminaux comportant, notamment, des écrans couleur susceptibles de restituer des images animées).Assez discret sur ce volet des terminaux, Alcatel reconnaît toutefois que ?” contrairement à ce qui était d’abord envisagé ?” son alliance avec Fujitsu dans les infrastructures sera effectivement étendue aux terminaux. Un créneau pour lequel le français ne prévoit pas de marché de masse avant 2004, mais sur lequel il n’exclut pas de se positionner à cette échéance.

Des services UMTS en 2004

Pour le reste, Alcatel reconnaît s’être fait distancer dans l’UMTS (où il ne détient que deux contrats fermes auprès d’Orange France et de Telecom Portugal) par les ténors du secteur (Nokia, Ericsson et Nec), mais estime que les jeux ne sont pas faits pour autant. “Nous reviendrons dans l’UMTS, tout comme nous étions remontés dans le GSM”, affirme-t-on. Pour ce faire, le constructeur tricolore compte, notamment, sur les défaillances supposées d’un certain nombre de ses concurrents et sur sa technologie qu’il considère comme éprouvée, compte tenu du savoir-faire acquis par Evolium, sa filiale commune avec Fujitsu, auprès du japonais NTT DoCoMo.Autre atout, toujours selon Alcatel : une offre connexe de collecte de trafic permettant à ses clients UMTS de s’affranchir de l’utilisation de liaisons louées au profit du LMDS (Local multipoint distribution system), une technologie de boucle locale radio. “Il y a un vrai marché pour ce type d’application”, relève-t-on, même si ce genre de configuration est très dépendant du contexte réglementaire (contrairement à l’Allemagne, au Danemark ou à la Roumanie, le recours au LMDS par un opérateur cellulaire n’est pas autorisé en France).Côté opérateurs, enfin, le soufflé semble retomber. Fini de tirer des plans sur la comète, comme SFR qui prévoyait initialement de proposer ses services UMTS en mars 2002 et de couvrir 75 % de l’Hexagone courant 2003 ! L’opérateur parle désormais d’ouvrir ses services en 2004, ce qui ne serait déjà pas si mal. Il est vrai que, à l’instar de ses concurrents, l’opérateur a déjà fort à faire avec le GPRS dont on attend toujours le véritable lancement commercial. Aux dernières nouvelles, les constructeurs promettent de disposer de terminaux en volume au deuxième trimestre 2002. Reste à transformer l’essai après déjà maintes tentatives.

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Henri Bessières