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Ubisoft lâche un système anticopie un peu trop contesté

L’éditeur n’intégrera plus le système antipiratage de StarForce dans ses prochains jeux. Ce dernier fait l’objet d’une vive polémique dans le monde des ‘ gamers ‘ depuis plusieurs mois.

Sur de nombreux forums de joueurs chevronnés, aux Etats-Unis comme en France, on se félicite, on se congratule. La décision d’Ubisoft, qui a annoncé qu’il n’intégrerait plus l’outil de DRM (gestion des droits numériques servant, ici, à
empêcher la copie) StarForce dans ses prochains jeux, fait visiblement des heureux. Cette liesse est à la hauteur de la polémique dans laquelle le russe StarForce se trouve plongé depuis plusieurs mois. Des utilisateurs accusent en effet son système
anticopie (uniquement pour jeux sur PC) de provoquer des instabilités sur les ordinateurs ?” du simple plantage jusqu’au crash ?”, d’ouvrir des failles de sécurité sur Windows, de s’installer automatiquement mais de ne pas se
désinstaller aussi facilement, etc.Un logiciel accusé de bugs, jusqu’ici rien d’anormal, mais StarForce est rapidement devenu la nouvelle bête noire des forums.
Un site appelant au boycott des jeux ‘ Starforcés ‘ a même été lancé par un Français. Ubisoft, dont certains jeux comme Splinter Cell Chaos Theory
sont munis de la DRM StarForce, a fini par être mouillé par les déboires de son partenaire russe. Une plainte collective en justice a été lancée à son encontre aux Etats-Unis, StarForce étant une composante de son offre de jeu. Les plaignants y
pointent notamment les problèmes de sécurité causés par la DRM et le fait que la désinstallation d’un jeu ne retire pas automatiquement la DRM associée.Il n’en fallait pas plus à Ubisoft pour se débarrasser d’un partenaire de plus en plus mal vu par les joueurs. ‘ Le but d’Ubisoft est de trouver des solutions pour ses clients s’ils ont des problèmes avec les
produits Ubisoft ‘,
indique officiellement l’éditeur pour étayer son annonce. Pour l’instant, la solution s’appelle SecuROM, nom de l’outil de DRM de Sony, déjà utilisé par l’éditeur pour certains titres.

Un partenaire encombrant

Selon un membre du studio de développement de jeux Load Inc, Ubisoft fait ainsi d’une pierre deux coups en lâchant un partenaire qui ‘ avait un peu tendance à se prendre pour le roi du pétrole… En
trois ans, StarForce a réussi à se faire un nom dans le milieu avec un système vraiment efficace. Mais ses pratiques ne sont pas toujours très carrées…
‘ Un employé de StarForce avait ainsi posté un lien sur un forum
permettant de télécharger illégalement un jeu, pour vanter a contrario les mérites de la DRM.‘ Certes, l’outil de StarForce est techniquement critiquable, notamment à ses débuts, par rapport à la compatibilité avec certains lecteurs. En revanche, nous avons pu constater qu’il était extrêmement difficile à
craquer : c’est peut-être cela qui a donné des aigreurs à certains hackers… ‘,
estime le développeur, pour qui SecuROM est un outil de protection ‘ pour père de
famille ‘.
Du côté de StarForce, on dit ne pas comprendre ce qui est reproché à son système. ‘ Si tant d’utilisateurs constatent des défauts, pourquoi ne les transmettent-ils pas à notre support pour que nous y
remédions ?,
questionne Olivier Duran, responsable de StarForce pour la France. Les hot lines des éditeurs n’ont d’ailleurs pas non plus de demandes exagérées nous
concernant… ‘
Selon le responsable, l’affaire aurait été montée en épingle en France, en plein débat sur la loi d’auteur, avant de gagner les Etats-Unis. StarForce annonce déjà la version 4 de sa DRM, dont
‘ les drivers pourront être désinstallés automatiquement avec le jeu ‘.La société multiplie en revanche les provocations, en proposant, par exemple, une récompense de 10 000 dollars à ceux qui parviendraient à prouver les dysfonctionnements provoqués par son outil ; son
communiqué annonçant que personne n’y était arrivé est presque jubilatoire. La société dit ne pas craindre les conséquences du choix d’Ubisoft, les éditeur chinois
et russes étant, selon elle, ses meilleurs clients.

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Julie de Meslon