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Test de la Mercedes Classe S, reine des limousines, impératrice de la techno

Le navire amiral de Mercedes entre dans une nouvelle dimension. La version 2021 de la Classe S inaugure non seulement un nouveau design mais aussi une multitude de technologies embarquées. Assez pour justifier son titre de reine des limousines ?

C’est l’une des voitures les plus emblématiques des dernières décennies et plus communément la berline de luxe la plus vendue au monde. La Classe S, de Mercedes, se renouvelle en 2021 mais son rôle ne change pas : être le porte-étendard de la marque à l’étoile que ce soit en matière de sécurité, de confort à bord, de luxe mais aussi de technologie.
Depuis les années 1970, c’est sur sa Classe S que la marque allemande dévoile ses innovations les plus ambitieuses. Que ce soit pour l’ABS (en 1978), l’Airbag (en 1981) ou encore l’ESP (en 1995), la grande dame de Mercedes a servi à chaque fois de rampe de lancement pour des technologies devenues incontournables depuis. 

La vitrine technologique de Mercedes

À première vue, la technologie phare de cette nouvelle classe S ne saute pas aux yeux. D’aucuns pourraient prétendre que les quatre roues directrices et cet angle de braquage hallucinant de 10° resteront dans les annales. Mais la technologie existe déjà, certes de manière moins ambitieuse, sur les concurrentes, l’Audi A8 et la BMW Série 7.
Si aucune fonctionnalité ne sort du lot, c’est qu’un ensemble de technologies, tant au niveau du système d’infotainement que des aides à la conduite, s’allie pour faire de la Classe S l’un des véhicules les plus impressionnants en matière d’équipements. C’est à cet aspect particulier que nous avons consacré l’essentiel de notre essai.

Mercedes – Avec ses quatre roues directrices, la conduite de la Classe S est un jeu d’enfant.

Un design tout en fluidité

La Classe S n’est pas qu’une démonstration technologique, c’est également le modèle censé symboliser les différents choix esthétiques du constructeur à l’étoile.
Du point de vue du design, cette version 2021 opte pour une simplification des lignes à outrance, l’objectif étant d’offrir un aspect moderne et épuré à celle qui est considérée comme la reine actuelle des limousines.
Pour cet essai, c’est la version 400d 4matic, longue de plus de 5 mètres (5,28 m précisément), que nous avons pu tester dans sa robe noire traditionnelle. Belle et élégante extérieurement, c’est pourtant sa beauté intérieure qui fait d’elle un modèle vraiment à part. 

Mercedes – Un style simple, élégant et des lignes moins marquées qu’auparavant.

Cinq écrans sinon rien

Que ce soit à l’avant comme à l’arrière la montée à bord de la Classe S étonne par le nombre d’écrans auxquels on se trouve confrontés. A l’avant l’écran d’instrumentation de 12,3 pouces passe à une vue 3D dynamique.
Il s’agit d’une mise en relief avec un effet 3D des diverses informations que ce soit au niveau des cadrans ou de la navigation. Cette fonction est rendue possible grâce à la présence de deux caméras sous la dalle qui adaptent la vue en fonction de la position des yeux du conducteur. Le choix de la disposition des informations ainsi que de l’aspect de cet écran est laissé à l’appréciation du pilote qui peut le modifier à loisir.

Mercedes – Deux écrans à l’avant, trois à l’arrière.

Le même degré de liberté est laissé au niveau de l’affichage tête haute. Celui-ci peut contenir un grand nombre d’informations (vitesse, direction, limitation de vitesse, etc.) mais accueille pour la première fois la navigation en réalité augmentée.
Cette fonction proposée par Mercedes depuis plusieurs années était dévolue à l’écran principal jusqu’ici mais elle prend tout son sens lorsqu’elle est intégrée à l’affichage tête haute.
En effet, à l’approche d’une intersection une flèche de direction apparaît et grossit afin d’indiquer au conducteur quelle voie emprunter. Assez pratique dans certaines situations, la fonctionnalité est surtout particulièrement bien intégrée et efficace.
Au centre de la planche de bord, la Classe S opte pour une approche plus moderne que lors de la précédente génération avec un grand écran de 12,3 pouces qui servira d’interface principale pour changer l’environnement à bord, gérer sa musique ou encore les différents équipements de confort.

Mercedes – Le nouvel écran central de la Classe S.

Enfin, le dernier changement de taille concerne le volant. Pas de Yoke comme chez Tesla mais un accessoire qui dit, enfin, adieu à la multitude de boutons physiques qu’il comportait.
Ceux-ci ont été remplacés par des touches tactiles avec un retour haptique. Réparties en quatre zones distinctes, elles servent à paramétrer l’intégralité du véhicule que ce soit pour activer une aide à la conduite ou changer de morceau de musique.
Enfin, le contour du volant devient capacitif et permet désormais d’analyser le niveau de fatigue du conducteur. 

Mercedes – Le volant remplace les touches par des zones tactiles à retour haptique.

Un coup d’oeil à l’arrière permet d’apercevoir trois écrans supplémentaires. Un au dos de chaque siège avant et une tablette entre les deux places arrière qui sert à les commander.
Limousine oblige, le niveau de confort à l’arrière de cette Classe S dépasse de loin ce qu’elle offre à l’avant. Le passager arrière peut s’y prélasser. Dès lors, le siège avant motorisé se rétracte pour permettre à celui à l’arrière de s’étendre complètement pour offrir une position allongée à son passager. C’est dans cette position assez improbable en voiture qu’il est indiqué de lancer l’un des nombreux programmes de massage proposés par Mercedes.

MBUX prend du gallon

La nouvelle Classe S est aussi l’occasion pour Mercedes de faire évoluer son système d’infodivertissement MBUX (pour Mercedes Benz user experience). Il fait déjà partie du haut du panier en ce qui concerne les OS embarqués.
Sa dernière mouture ne fait que confirmer tout le bien qu’on pense de lui. L’interface fluide et intuitive ne présente pas de nouvelle fonctionnalité mais s’améliore notamment au niveau de l’assistant intelligent « Hey Mercedes ». Celui-ci est non seulement capable de comprendre des commandes plus complexes mais aussi de les localiser dans l’habitacle. Un passager à l’arrière pourra par exemple lui demander un massage du dos, pendant que le conducteur choisira d’augmenter la température au niveau de ses pieds. 

Mercedes – L’écran d’instrumentation est entièrement paramétrable.

L’autre grande nouveauté concerne la gestion des écrans à bord. Chacun des écrans, à l’arrière comme à l’avant est en mesure de changer l’ambiance à bord que ce soit via l’éclairage, la température ou encore le diffuseur d’odeurs. Il est évidemment possible de contrôler la musique mais aussi de profiter de la télé via la TNT, à l’arrière.
Enfin, grâce aux ports mini-HDMI ou USB-C, un passager à l’arrière peut non seulement profiter de ses contenus mais également y brancher son ordinateur portable, exploiter un second écran et même le partager avec un troisième passager.
Destinée entre autres à des chefs d’entreprise, la Classe S a fait de ses places arrières une extension très confortable de leur bureau. Fort heureusement, la partie arrière du véhicule n’est pas uniquement dévolue au travail, on peut également s’y relaxer dans une position quasi allongée et même profiter d’un film avec un son 4D signé Burmester.
En effet, en plus de 31 haut-parleurs répartis dans l’habitacle, chaque siège dispose d’une quinzaine de petits moteurs capables de vibrer en fonction de l’ambiance sonore. Assez sympathique sur un film d’action, cette fonctionnalité est bien plus anecdotique pour la simple écoute de musique. 

Mercedes – L’arrière de la Classe S est un modèle de confort.

Quelques touches de futur

La démonstration technologique de Mercedes ne se limite pas à MBUX et à l’affichage tête haute. L’écran d’instrumentation jouit aussi d’un soin tout particulier avec un affichage 3D très poussé.
En effet, celui-ci s’adapte en permanence à la vue du conducteur grâce à la présence de deux caméras derrière la dalle. La mission de ces deux caméras ne se limite pas à l’ajustement de l’image 3D. Elles permettent également de surveiller le niveau d’attention et de fatigue du conducteur.
Si la Classe S détermine un risque potentiel, elle suggère au conducteur de faire une pause ou lui propose un massage légèrement tonifiant. 

Mercedes – La tablette tactile sert à contrôler les deux écrans à l’arrière.

Enfin, l’autre utilité de ces caméras à l’intérieur de l’habitacle n’est pas encore effective, elle est liée à l’évolution de la législation en matière de conduite autonome.
En effet, la Classe S est déjà prête pour l’autonomie de niveau 3, soit la conduite autonome sur une portion de route dédiée. Celle-ci sera autorisée dans quelques pays, dont l’Allemagne cet été, mais pas en France.

Mercedes – Notre Classe S de test à Cassis.

À défaut d’une autonomie de niveau 3, les propriétaires français de la Classe S devront se satisfaire d’une panoplie d’aides à la conduite là aussi extrêmement performantes.
Aux traditionnels aides de maintien dans la voie et régulateur adaptatif de vitesse, la limousine de Mercedes ajoute également le dépassement automatique. Pour l’activer, il suffit d’effleurer légèrement le clignotant dans la direction souhaitée. Si la Classe S détermine que le dépassement est possible, une flèche apparaît sur l’écran d’instrumentation et la voiture engage la manoeuvre de dépassement.
Nous avons pu expérimenter le dépassement automatique plusieurs fois, celui-ci ne fonctionne pas à tous les coups et peut très vite être interrompu par le comportement des autres automobilistes, mais demeure tout de même la système le plus performant que nous ayons eu à tester jusqu’ici. 

Mercedes – Avec un nombre impressionnant de capteurs, la limousine s’autorise une conduite autonome de niveau 3.

Le prix de l’excellence

Véritable vitrine technique et technologique de l’un des constructeurs les plus haut de gamme du secteur, la Classe S est évidement un véhicule très cher. C’est tout sauf un hasard si seulement 20% de ses acquéreurs en France sont des particuliers. Destinée essentiellement aux entreprises ou à des personnes très fortunées la grande berline de Mercedes se négocie au minimum à 100 600 euros.
Dans notre version d’essai en finition limousine avec une quantité d’options astronomiques et notamment les packs confort et business, le tarif tutoie les 160 000 euros. 

Mercedes – La Classe S vue de dos.

Comme toutes les voitures vitrines, son intérêt ne réside pas nécessairement dans le nombre de ventes qu’elle va comptabiliser mais davantage dans ce qu’elle montre du savoir-faire de son constructeur.
Il y a fort à parier qu’une partie des technologies initiées avec la Classe S, que ce soit sur les roues arrière directrices à 10° pour la partie mécanique ou pour la navigation en réalité augmentée dans l’affichage tête haute, seront déclinées par la suite sur le reste de la gamme voire chez des constructeurs concurrents. 

Verdict de l’essai

La Classe S est une voiture de rupture technologique. Sans disposer d’une fonctionnalité phare en particulier, la limousine de Mercedes parvient à mettre tout le monde d’accord sur le nombre de technologies embarquées à son bord et l’usage qui en est fait.
D’un assistant vocal vraiment performant à des options de confort soignées en passant par des aides à la conduite précises ou un affichage tête haute en réalité augmentée, la dose de techno à bord de la Classe S dépasse l’entendement.
Voiture d’exception s’il en est, la limousine allemande perpétue donc la tradition, celle d’une voiture iconique, qui ne se contente pas de démontrer ses qualités routières mais qui en impose par son savoir-faire technique et technologique. 

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Dimitri Charitsis