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Switch vs Switch Lite, la petite dernière de Nintendo a-t-elle des arguments pour vous séduire ?

Annoncée le 10 juillet, la Switch Lite a sur le papier des défauts, certes, mais aussi une belle somme d’arguments forts qui pourraient en faire une console de choix pour les jeunes fans de Mario ou ceux qui veulent jouer, en solo, sans s’encombrer.

Après des mois d’attente, rythmés par de nombreuses rumeurs, la Nintendo Switch Lite est là. Une déclinaison du concept à succès de sa console hybride qui semble se focaliser sur deux missions : la portabilité et une baisse du prix.

L’un et l’autre de ces objectifs semblent s’épauler dans leur réalisation. A défaut de pouvoir dire si ça marche console en mains, on peut au moins constater et mettre en avant les différences, points forts ou limites qui, au bout du compte, feront que la console sera pour vous, ou pas du tout.

Trois-en-un contre Un-en-un

La Switch Lite est un changement de paradigme, une déclinaison, un pas de côté, une spécialisation d’une console multiusage. Même si on joue en solitaire la plupart du temps et seulement ponctuellement en la branchant à un téléviseur, la Switch a ceci de génial qu’elle peut servir toutes les causes, toutes les occasions.

Elle se positionne à la croisée de deux mondes, le jeu de salon et le jeu mobile, auquel s’ajoute un entre-deux, le jeu opportuniste, incarnation du jouer ensemble au débotté sur un coin de table ou de tablette de train ou d’avion. Un potentiel unique qui explique grandement son succès.

La Switch Lite met un terme à ce choix. Est-ce dramatique ? Non, pour au moins deux raisons. La première, parce que la Switch est toujours vendue. Il faudra juste être bien conscient de son choix au moment de (se) l’offrir. Mais on imagine assez facilement quelques profils hétéroclites déjà séduits, des joueurs principalement solitaires, ou dont les amis sont également équipés. Des jeunes joueurs à qui on rechignera moins à confier une console à 200 euros. Des joueurs adultes qui voudraient simplement pouvoir continuer leur partie tranquille sur la Switch d’appoint, quand leur progéniture a pris d’assaut la Switch familiale pour une partie de Just Dance. Voilà pour la première raison.

Et seconde raison, parce que le choix de la concentration sur le jeu mobile améliore bien des choses.

La force de la compacité et de la solidité

Pour qui joue régulièrement à la Switch en mode portable, les grincements de plastique produits par les charnières et les Joy-Cons quand l’action se corse et que le joueur se tend font toujours craindre le pire.

Ce modèle mono-bloc, où les manettes font partie de l’ensemble, paraît visuellement plus solide, davantage à l’abri des micro-torsions infligées quand on tire la langue et qu’on prend un virage serré, par exemple. Les enfants ne sont pas les seuls à faire souffrir les consoles.

La compacité est aussi un avantage certain. Moins large et moins haute, la Switch Lite est surtout bien plus légère. Un argument de poids – c’est le cas de dire – pour un objet qu’on tient en main pendant de longues heures. Avec ces 275 g, la nouvelle Switch a de quoi séduire ceux qui ont des sacs à dos déjà bien chargés ou de petites mains et de petits muscles.

L’ergonomie du mieux assurément…

Cette spécialisation dans le jeu « portable » a également un effet bénéfique immédiat. Nintendo n’a plus besoin d’imposer des boutons séparés sur les Joy-Con (nécessaires quand on les détache pour en faire des micro manettes pleines et entières). On trouve donc, sur le côté gauche de la Switch Lite, une croix directionnelle dont on n’osait plus rêver.

Détail a priori futile, ce redesign peut avoir un intérêt réel dans certains jeux, de baston notamment. On en connaît déjà qui regardent cette croix avec les jeux de l’amour.

C’est certes une question d’habitude, mais souvenez qu’au premier temps passé avec la Switch, certains trouvaient que la console était trop large et qu’il était désagréable de jouer les bras aussi écartés. Ce n’était pas notre cas, mais cette Switch moins large pourrait séduire ceux à qui les manettes classiques, plus étroites, manquent.

…deux risques malgré tout

Une seule crainte nous vient en pensant à cette Lite plus compacte : la lisibilité de l’écran. Il arrive assez souvent que les textes dans les jeux portés depuis le PC, par exemple, ne soient pas toujours très faciles à déchiffrer. La faute à la définition de la dalle, évidemment, mais aussi à sa taille – 6,2 pouces pour la Switch. Or, la Switch Lite, pour se faire plus petite que le bœuf, offre un écran (720p également) de « seulement » 5,5 pouces.

Les détails seront peut-être plus nets et précis, on l’espère, mais peut-être seront-ils moins lisibles. Seule l’expérience console en main nous le dira.

Autre risque introduit par la Switch Lite, celui de priver les joueurs de certains titres qui ne bénéficieraient pas d’un mode portable. Ce serait comme une sorte de schisme dans l’écosystème Switch. Le risque est minime. Mais il faudra en être conscient au moment d’acheter la Lite. 

Et puis, il y a le cas des jeux « originaux ». On pense à 1, 2, SwitchSnipper Clips ou encore aux expériences Nintendo Labo. Pour les premiers, il faudra acheter des Joy-Con séparément et se pencher sur l’écran pour bien voir. Pour les secondes, la tâche est plus compliquée, voire impossible. Comment glisser la Switch Lite avec ses manettes indétachables quand tout est pensé pour glisser seulement le corps de la Switch ?

L’espoir de l’autonomie et d’un petit souffle supplémentaire

A l’occasion de son annonce, Nintendo of America glissait à quelques médias américains que la Switch Lite chaufferait et consommerait moins – un dernier point confirmé par les autonomies annoncées sur les fiches techniques de la nouvelle console.

Par quel miracle ? Il semblerait simplement que la Switch Lite (et les Switch classiques qui seront commercialisées à l’avenir) bénéficie d’une nouvelle mouture du SoC (le processeur + GPU, pour schématiser) de Nvidia. Une nouvelle puce Tegra X1, dont on trouve trace dans le firmware de la Switch depuis plusieurs mois déjà, explique Digital Foundry, et dont la fréquence maximale serait revue à la hausse, notamment pour la partie graphique.

Ainsi, le GPU, précédemment plafonné à 1 GHz, passerait à 1,267 GHz, sachant que la fréquence maximale retenue pour la première Switch était de 921 MHz. On peut espérer que les nouveaux processus de fabrication, dont une réduction de la taille de gravure – jusqu’à présent le X1 est gravé en 20 nm-, permettront d’augmenter les fréquences du SoC dans la Switch Lite. 

Evidemment le but de Nintendo n’est pas de créer une fragmentation dans sa gamme avec des jeux qui ne tourneront pas sur les vieilles Switch. Les gains seront sans doute trop faibles pour cela, de toute façon. En revanche, il est possible que ce petit saut technologique réduise les temps de chargement, améliore l’autonomie, et réduise le besoin de ventiler la bête. Comment ne pas se réjouir de ces petites promesses potentielles, en attendant nos tests ?

Ce qu’on gagne et ce qu’on perd

Meilleure solidité, meilleure compacité, ergonomie améliorée et performances potentiellement accrues, la Switch Lite a, quand on fait le point, de quoi réellement séduire, malgré l’abandon des deux modes de jeux tant vantés au lancement de la Switch et de l’esprit convivial, pour ne pas dire familial. Reste un argument qui pourrait faire pardonner beaucoup : le prix. La Lite est environ 100 euros moins chère que son aînée.

Déjà propriétaire d’une Switch, qui sert tantôt à jouer seul, tantôt en famille ou entre amis, il nous est difficile de dire si nous sommes dans la cible établie par Nintendo. Une chose est certaine, nous sommes franchement tentés.

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Pierre FONTAINE