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Swatch veut réussir là où Google et Apple sont à la peine

Le géant de l’horlogerie suisse vient d’annoncer qu’il travaille à un système d’exploitation ultraéconome en énergie pour ses futures montres connectées. L’OS pourrait également être mis à disposition de clients extérieurs.

Quatre ans après Apple, fin 2018, Swatch pourrait lancer une montre connectée dotée d’un système d’exploitation qui ne soit, ni Android Wear, ni watchOS, ni même Tizen… Le plus grand fabricant suisse de montres est en guerre (de communication au moins) avec la Silicon Valley depuis quelques années déjà. Par le biais de ses portes paroles ou de Nick Hayek, son directeur général, Swatch remet assez régulièrement en question le fait que les géants américains arriveront à révolutionner le marché des montres. Jusqu’à présent si Apple et Samsung mènent le bal, avec la Watch ou la Gear S3 Frontier, par exemple, les horlogers suisses étaient restés discrets.

L’indépendance pour renverser les géants

En début de semaine, Tag Heuer est revenu dans la bataille avec une nouvelle montre connectée sous Android Wear (et en partenariat avec Intel), à 1600 euros. A en croire Bloomberg, Swatch a choisi une autre voie, celle de l’indépendance et travaille donc à un système d’exploitation extrêmement économe en énergie et qui protégera également davantage les données des utilisateurs.

Début mars, Swatch annonçait déjà développer le plus petit module Bluetooth au monde pour l’intégrer dans des montres et des objets connectés – notamment dans ses gammes les plus accessibles de la marque Tissot.

Selon Nick Hayek, son groupe pourrait réussir là où la concurrence peine car il essaie de « penser petit ». Comprenez « petit » pour limiter la consommation énergétique, un des défis de tous les appareils wearables. La nécessité de développer un « système d’exploitation indépendant » découle du même état d’esprit : se distinguer de la concurrence et optimiser la relation matériel/logiciel. Une « philosophie » qui n’est pas sans rappeler le mantra d’Apple.

Une solution ouverte à tous

Toutefois la comparaison s’arrêterait là. Swatch entend en effet fournir son système d’exploitation (développé en partenariat avec l’université de Neuchâtel, spécialisée dans la miniaturisation), à des clients extérieurs.
Nick Hayek indique d’ailleurs avoir déjà reçu une centaine de demandes en provenance de petites sociétés de la Silicon Valley qui ne souhaitent pas être dépendantes de Google – la question ne se posant par pour Apple. Le début d’une troisième voie ? Peut-être, même si on pourra faire remarquer qu’il existe d’ores et déjà un choix alternatif à Google ou Apple. Tizen est lui aussi disponible à qui veut mais ne rencontre pas un grand succès.
Toutefois, si le SwatchOS tient ses promesses en matière d’autonomie – et qu’il arrive à attirer quelques développeurs essentiels – peut-être arrivera-t-il à faire la différence. Si les deux géants n’ont pas creusé un écart irrattrapable d’ici là.

Source :
Bloomberg

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Pierre FONTAINE