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StationRipper, 300 webradios à graver sur son disque dur

Ce logiciel enregistre les flux audio en direct et en simultané. Si la copie ne pose pas de problème légal, il reste des zones de flou.

L’industrie du disque a déjà beaucoup à faire avec le peer-to-peer. Un logiciel comme StationRipper risque de lui ajouter quelques soucis. Créé par un Américain, téléchargeable gratuitement sur Internet, il permet
tout simplement de retrouver des milliers de webradios et d’enregistrer sur le disque dur de l’internaute le ou les flux choisi(s) directement sous forme de fichiers MP3. Jusqu’à 300 webradios peuvent être ainsi téléchargées, en direct,
simultanément… et a priori légalement.Car le dispositif n’a rien à voir avec le peer-to-peer. L’utilisateur ne copie que pour lui et ne met rien à disposition d’autres internautes. C’est en fait exactement comme enregistrer sur une cassette une radio
hertzienne. La quantité et la qualité en plus. Si l’utilisateur veut graver sur CD les fichiers récoltés, aucun problème puisque c’est le mécanisme de la copie privée (la rémunération des ayants droit incluse dans le prix du support vierge) qui
joue.‘ Le fait de ripper une webradio est juste l’application du droit à la copie privée qui veut que nul ne peut interdire “les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non
destinées à une utilisation collective”
, ajoute Guillaume Champeau, responsable du site Ratiatum.com, spécialisé dans la musique en ligne. La seule condition pour que le rip soit légal, c’est que la source d’émission soit
elle-même légale, ce qui pour une webradio implique de payer les redevances prévues par les sociétés de gestion comme la Sacem. ‘
La question du volume de copie ne se pose pas. ‘ Faire des copies n’est
pas soumis à l’étendue des accords privés entre les radios et les sociétés de gestion ‘,
continue Guillaume Champeau. Pour une ou trois cents radios, le droit de l’internaute est le même.

Le Snep se dit ‘ préoccupé ‘

‘ En l’état actuel de la législation, on peut envisager que tout cela est légal, reconnaît de son côté Hervé Rony, directeur général du Syndicat national de l’édition phonographique (Snep),
mais cela ne manque pas de nous préoccuper. Le vrai problème est de savoir ce que l’on met dans ces flux. ‘Outre de la musique, en effet, une radio hertzienne passe de la publicité, fait intervenir des animateurs. Sur Internet, par contre, on se retrouve bien souvent face au modèle ‘ robinet à musique ‘ : des
morceaux en flux continu. Si ce flux consiste à diffuser des albums en entier, par exemple, il s’agit d’une concurrence directe avec les maisons de disques.D’où la question de savoir ce que doit diffuser une webradio. Or, justement, il n’existe pas encore, en France, de statut juridique global des webradios. Chacune doit négocier un modèle économique dans son coin avec les producteurs.
Lesquels refusent d’étendre aux webradios le modèle de la licence légale, pratiqué avec les radios hertziennes.L’industrie musicale préfère un système de gestion collective où seraient définies les règles de ce que doit être une webradio : quoi diffuser, comment, conditions de rémunération, etc. Aujourdhui, seule
AOL Radio a signé un accord cadre avec la Sacem, encadrant la diffusion en flux continu.

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Arnaud Devillard