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SOAP fait communiquer les environnements hétérogènes

Initialement proposé par Microsoft, rejoint depuis par une vingtaine d’éditeurs informatiques, le protocole SOAP s’appuie sur XML et HTTP pour faire communiquer différents modèles de programmation, dont Corba et COM.

En octobre dernier, Microsoft s’attirait les foudres des grands de l’industrie informatique, IBM et Sun en particulier, en déposant auprès de l’IETF (Internet Engineering Task Force) un projet de protocole baptisé SOAP (Simple Object Access Protocol). Sept mois plus tard, Sun n’a toujours pas cédé. En revanche, IBM est venu grossir les rangs de la vingtaine d’éditeurs (Ariba, Commerce One, Compaq Computer, HP, Iona ou encore SAP) qui soutiennent aujourd’hui une initiative visant à faciliter la communication entre différents modèles de développement. Pour Sun, SOAP reste un effet d’annonce de Microsoft qui cherche à promouvoir sa plate-forme DNA, basée sur des technologies propriétaires, par un protocole ouvert et standard. Et surtout un pavé dans la mare de sa plate-forme Java, ‘ déjà ouverte et standardisée ‘ comme le souligne l’éditeur.

Plus simple à implémenter que DCom, IIOP et RMI

Le hic, c’est que Java est une plate-forme ouverte dans… un environnement Java. Or, la réalité des architectures en entreprise s’avère tout autre : faisant cohabiter de l’ancien avec du nouveau, de l’Unix avec du Windows, du Java avec du Visual Basic… elles se retrouvent régulièrement confrontées à des problèmes de dialogue entre leur différents environnements. Controversée parce quémanant uniquement de Microsoft, l’initiative SOAP répond précisément à cette problématique en proposant un protocole de communication entre systèmes hétérogènes. Celui-ci permettrait ainsi à des architectures distribuées de type Corba (Java) et COM (Microsoft) notamment, utilisant des protocoles de communication différents – respectivement IIOP (Internet Inter-ORB Protocol) et DCom (Distributed Component Object Model) -, d’échanger des informations. S’appuyant sur le protocole HTTP, SOAP recourrait à l’inévitable métalangage XML (eXtensible Markup Language) pour formater les données dans une forme reconnue par chaque modèle de programmation. Moins sophistiqué que DCom, IIOP ou RMI (Remote Method Invocation), SOAP serait plus facile à implémenter. Cette simplicité pourrait d’ailleurs jouer en faveur de son adoption : trop compliqués à implémenter, RMI et IIOP qui voulaient également jouer ce rôle de standard n’ont pas connu le succès escompté auprès des éditeurs. De plus, en utilisant le protocole HTTP, SOAP résout un des gros problèmes soulevés par DCom, RMI et IIOP, à savoir qu’ils ne passent pas les coupe-feu sans ouvrir d’importantes brèches de sécurité ou nécessiter des développements tellement complexes qu’ils sont abandonnés par la plupart des entreprises.
En se désolidarisant de Sun, IBM apporte une crédibilité à SOAP. Un des principaux reproches fait à la première version était en effet qu’elle reposait sur des technologies de Microsoft. La seconde, déposée cette fois-ci auprès du W3C et non plus de l’IETF, contient des contributions apportées par IBM et sa filiale Lotus. Pour l’heure, il ne s’agit pas encore d’une recommandation, le W3C n’ayant édité qu’un premier document de travail début mai.

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Marie Varandat