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Services de stockage en ligne : une nouvelle race de prestataires

Le marché des services de stockage en ligne est né. A la clé : une montée en charge facilitée et un moindre coût d’administration. Une poignée d’acteurs sont sur les rangs, dont le Français Storage Telecom.

Après les ISP et les ASP, voici venir les SSP (Storage Services Providers). Leur principal credo : proposer aux entreprises des services de stockage en ligne, qu’il s’agisse de fourniture d’espace disque, de copies miroirs distantes ou de sauvegarde. Le tout facturé à la consommation et selon la qualité de service demandée. Avec une prise en charge totale de l’administration, jusqu’à l’augmentation des capacités et aux sauvegardes. L’idée sort juste des limbes, et les acteurs sont encore peu nombreux : le Français Storage Telecom et les Américains Storage Networks, StorageWay et ManagedStorage (né de l’association de StorageTek et de Great Hill Partners en mars dernier).
Deux constats ont présidé à l’avènement d’une telle offre : l’administration du stockage se complexifie et les besoins doublent tous les ans. Ils augmentent même de façon exponentielle dans les entreprises de l’Internet, qui constituent d’ailleurs une cible privilégiée. Parallèlement, les SAN (réseaux de stockage dédiés) permettent enfin de considérer le stockage comme une ressource autonome, que l’on peut délivrer – en caricaturant – à la façon de l’eau ou de l’électricité.
Plus qu’un long discours, l’architecture que Storage Telecom veut déployer décrit bien la philosophie de ces nouveaux acteurs. Elle comprend un ensemble de centres européens interconnectés. Chacun d’eux réunit des ressources de stockage et de sauvegarde fédérées par un SAN auquel le client connecte son serveur via une liaison à haut débit. “Tout se passe comme si les disques étaient sur le site du client “, résume Patrick Bayle, ancien directeur général de Data General France, aujourd’hui président du directoire de Storage Telecom.

Séparer géographiquement serveurs et disques

Mais est-il réaliste de séparer géographiquement serveurs et ressources de stockage ? “Pas vraiment – du moins, à court terme. C’est pourquoi Storage Networks privilégiera d’abord une solution consistant à louer de l’espace physique. Cela permettra au client d’installer ses serveurs dans la même salle que le stockage “, affirme Hani Roumieh, directeur du marketing chez EMC. La différence avec les offres d’hébergement de serveurs de type colocation (ou housing) se situe alors au niveau de la répartition des rôles : le SSP ne s’occupe que de gestion de stockage, tandis que son client installe et gère lui-même ses propres serveurs. Patrick Bayle estime qu’une séparation physique est déjà viable : “Les coûts télécoms sont compensés par les économies d’une externalisation de l’administration du stockage, quatre à cinq fois plus chère que les disques eux-mêmes.”



Il reste que, pour le SSP, les investissements nécessaires sont énormes. D’ailleurs, Storage Telecom ne les réalisera que lorsque son premier client sera annoncé. Ils pourraient être minimisés par des accords de partenariat avec les futurs fournisseurs (opérateur et constructeur), qui se rémunéreraient selon les volumes alloués aux clients du SSP. Sur les rangs pour signer avec Storage Telecom, Compaq se montre très enthousiaste. “Sans devenir nous-mêmes SSP, nous envisageons de mener des actions marketing conjointes, voire de prendre des participations financières “, affirme ainsi Eric Debray, chef de produits stockage. Quant à EMC, il s’est déjà associé à Storage Networks.

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Thierry Lévy-Abégnoli