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Serveurs d’applications EJB : une complexité difficile à maîtriser

Contraignants, complexes, voire immatures : voilà globalement comment les utilisateurs perçoivent les serveurs d’applications EJB.

Le formidable battage médiatique dont auront bénéficié les serveurs d’applications Java tout au long de l’année 2000 a de quoi laisser les directions informatiques tout étourdies. Pourtant, des envolées marketing aux réalités du terrain, le gouffre est loin de se combler. Si les éditeurs peuvent enfin exhiber leurs premières références, les utilisateurs français tendent à considérer ces produits comme contraignants, complexes, voire encore immatures. Le sentiment général portant sur la complexité de ces serveurs d’applications – en particulier lorsque les entreprises décident de mettre en ?”uvre des composants logiciels répondant au volet EJB (Enterprise JavaBeans) de la spécification J2EE (Java 2 Enterprise Edition). “Sur ces sujets, les compétences sont le plus souvent aux Etats-Unis, et c’est grave, déplore Hervé Crespel, délégué à l’urbanisme technique du système d’information chez France Télécom. Les Français ont plus d’un an de retard dans l’utilisation de cette technologie par rapport aux Américains.”A ce jour, France Télécom a déjà mené trois projets critiques reposant sur des serveurs d’applications Java. De quoi mériter le statut de pionnier, auquel peut aussi prétendre le groupe AXA, qui recourt aux techniques de développement Java depuis fin 1997. “ Nous sommes passés par des moments pénibles avant d’en arriver à notre actuel niveau de ma”trise des EJB, indique Jérôme Gaudin, responsable marketing dans le domaine de la gestion de la relation client (GRC) au sein du GIE informatique AXA. Le soutien de consultants externes fut capital.”Cet accompagnement, Michel Dauphin, directeur des systèmes d’information de la Banque Générale du Luxembourg (BGL), l’estime indispensable : “Le jour où nous déciderons d’adapter nos applications aux EJB, nous devrons faire appel à de très fortes compétences.”Et de se rassurer : “Suscitant désormais peut-être moins d’engouement, les start up libèrent des experts, qu’il était franchement difficile de dénicher il y a six mois.” Mais la BGL n’est aucunement pressée de passer aux EJB. Lesquels “sont assez structurants, juge Michel Dauphin. Une migration vers cette technologie de composants sera probablement coûteuse, puisqu’il faudra revoir les flux transactionnels de nos applications.” Même constat pour Hervé Crespel, également président du club français des utilisateurs Java : “Certains ne sont pas prêts à subir les contraintes imposées par le serveur d’applications EJB.” D’autant que, d’après lui, un pan tout entier de la spécification EJB, les Entity Beans, est à revoir en raison de leur mauvaise gestion de la persistance objet. “Les EJB sont encore immatures “, assène carrément Michel Dauphin, qui y voit pourtant un avantage, à savoir la réduction des coûts de maintenance du framework maison de déploiement de ses applications Java.

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Stéphane Parpinelli