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Sergey Brin (Google) : ” Indexer lensemble du web n’est plus illusoire “

De cinquante mille il y a deux ans, le nombre de recherches quotidiennes transmises à Google est aujourd’hui passé à cinquante-cinq millions.

Vous venez de lever 25 millions de dollars. Avez-vous besoin de nouveaux fonds pour financer votre croissance ? Non. Nous avons désormais suffisamment de liquidités pour assurer notre croissance. Nous sommes quasiment bénéficiaires. Pour être exact, nous prévoyons de l’être au troisième trimestre 2001. Nous sommes une société privée, et nous ne communiquons toujours pas le montant de notre chiffre d’affaires. Notre entrée en Bourse n’est d’ailleurs pas à l’ordre du jour.Quelles sont vos sources de revenus ? Nous puisons dans deux filons : d’un côté, les licenciés de notre moteur de recherche, et, de l’autre, la publicité. A ce jour, nous comptons plus de cent licenciés. Nous distinguons les clients associés à notre programme Web Search, dont les plus prestigieux ne sont autres que Yahoo! et Netscape. Ce premier type de licenciés choisit Google pour permettre aux abonnés de leur site portail de lancer des recherches sur le web. Notre second programme est baptisé Site Search. Des sociétés telles que Cisco, Red Hat, ou encore Caldera l’ont rejoint pour offrir aux visiteurs de leur site internet ou extranet institutionnel un moyen de rechercher tout type d’information dans le périmètre du site. Chacun de ces deux programmes représente 25 % de nos revenus. Les 50 % restants sont issus de la publicité. Et ce trimestre, ces revenus devraient dépasser ceux émanant des licenciés de Google.Votre nouveau programme AdWords contribuera-t-il à doper vos revenus tirés de la publicité ? Oui. Car, là où notre précédent ” Advertising Program ” ne suscitait l’intérêt que de grandes organisations, qui déboursaient un minimum de 1 500 dollars et souvent beaucoup plus pour apparaître sur une page de résultats de recherche de Google, AdWords intéressera tout type d’entreprise, y compris les PME. C’est un programme de publicité en self-service, qui se concrétise par un outil très facile d’emploi (*). Pour environ 50 dollars, la société peut s’enregistrer : elle entre son adresse URL et fournit des mots-clés correspondant à son métier – par exemple, ” vol ” ou ” avion ” pour une compagnie aérienne. Il suffira à un internaute de taper le mot-clé ” vol ” dans Google pour qu’il tombe sur l’adresse du ” sponsor ” dans un cadre à droite, sur la page de résultats. Centré sur la recherche, l’encart est textuel et apparaît avec l’adresse URL très lisible, sans animation ou image GIF.Parvenez-vous à faciliter la vie des utilisateurs de terminaux mobiles ? Le sans-fil constitue un axe de développement fort. Google fut le premier à proposer aux détenteurs de téléphone WAP un moteur capable d’effectuer des recherches non seulement sur des sites compatibles WAP, mais aussi sur tous les autres sites HTML connus de Google. Pour ce faire, nous avons développé notre propre proxy, dont la tâche est de convertir un format HTML en WML. Cette capacité a séduit l’opérateur de téléphonie mobile Nextel aux Etats-Unis. Nous venons également de signer avec Palm, qui autorisera désormais les abonnés de son portail MyPalm à utiliser Google sur ses Palm VII.Certes. Mais votre conversion en WML n’est pas toujours exploitable… C’est vrai. Il arrive que le découpage des résultats en une somme de petites pages WML ne soit pas très lisible. Nous ne nous interdisons pas de trouver un partenaire spécialisé dans le transcodage de formats d’affichage et susceptible de nous aider à améliorer notre proxy. Mais, pour l’heure, nous préférons porter nos efforts sur nos propres développements.Le trafic sur Google ne cesse d’augmenter. Votre architecture tiendra-t-elle le choc ? Pour être plus précis, le nombre de recherches transmises quotidiennement à notre moteur progresse de 30 % par mois. Il s’élève aujourd’hui à cinquante-cinq millions, dont vingt-trois millions directement à Google. Nous indexons plus de 600 millions de pages web, soit l’équivalent de 1,3 milliard de pages avec notre technologie PageRank, qui donnera un score d’autant plus élevé à une page que celle-ci est pointée par beaucoup d’autres. Google tient la charge en raison de l’architecture sur laquelle il repose. Nous disposons de plus de six mille serveurs Linux sur Intel, répartis sur deux centres – l’un sur la côte ouest des Etats-Unis, et l’autre sur la côte est. Nous sommes sur le point d’en ouvrir un troisième à Amsterdam. La puissance et le volume des disques augmentant plus vite que le web et le prix de ces machines étant de plus en plus bas, j’en arrive à la conclusion qu’il n’est pas impossible que l’on parvienne sous peu à indexer le web dans son entier.(*) Adresse : http://adwords. google.com

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Propos recueillis par Stéphane Parpinelli