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Semi-conducteurs : sale temps pour l’emploi en Ile-de-France

Malgré les aides publiques qu’ils ont reçues, IBM, Infineon et AMCC réorganisent la production de leurs usines de semi-conducteurs d’Ile-de-France. Au nom de la compétivité et de changements d’alliance.

Il ne fait plus aussi bon vivre dans l’Essonne, considéré pourtant comme le fief des ‘ mémoires du futur ‘. Coup sur coup, les fabricants de semi-conducteurs Altis Semiconductors et AMCC annoncent des
suppressions de postes. Et des menaces planent quant à la pérennité de leurs sites.

Un fiasco industriel

Altis, créé conjointement par la division micro-électronique d’IBM (IMD) et Infineon Technologies (filiale de Siemens), prévoit la suppression de 323 emplois et le non-renouvellement de 101 CDD, sur les
1 946 postes actuels du site de Corbeil-Essonnes. Le ton est donné par l’intersyndicale des unions départementales de l’Essonne : ‘ C’est un fiasco industriel. Malgré les aides publiques,
IBM et Infineon portent l’entière responsabilité de la destruction programmée de 3 000 emplois induits. ‘
Elle demande, ce mois-ci, aux responsables politiques de se saisir du dossier.La CFTC, quant à elle, dénonce le manque de clarté du projet de la direction d’Altis. La société avait bénéficié, en 2003, de 38 millions d’euros d’aides publiques (département, agglomération Seine-Essonne,
région et Etat), s’engageant à créer 150 emplois dans le cadre d’un nouveau projet de R&D. Et puis, la semaine passée, IBM et Infineon, à la fois actionnaires et clients d’Altis, annoncent qu’ils mettent fin à
leur collaboration. Invoquant une surproduction et des coûts supérieurs de 30 % à ceux du marché mondial, la société ne pourrait plus faire face à la concurrence notamment asiatique.‘ Le processus de négociations avec les partenaires sociaux démarre, le Livre IV étant ouvert depuis le 13 avril. La direction prévoit des suppressions d’emplois, mais elle propose un plan de
départs volontaires avec accompagnement social. Altis va, par ailleurs, définir un plan de développement allant au-delà de 2009, date d’échéance du pacte de nos deux actionnaires, IBM et Infineon. Altis souhaite garder Infineon (IBM se
désengagera du site en 2007) et attirer d’autres partenaires. Nous allons réduire notre capacité de production mais augmenter la part de production technologique à valeur ajoutée (.16 microns) ‘,
explique Franck
Bermand, directeur emploi et communication chez Altis Semiconductors.

Des salariés ballotés

Outre la crise qui menace Altis, Corbeil-Essonnes est également menacée par la fermeture du site de la filiale française du fabricant américain AMCC. Selon la CFDT, ‘ AMCC a récupéré le savoir-faire transmis par
les ex-salariés d’IBM et se débarrasse maintenant de ces derniers… AMCC France est la seule implantation hors Etats-Unis qui va disparaître dans les mois qui viennent ‘.
Des industriels qui se défont de leurs usines pour se concentrer sur la R&D, partie noble de leur activité. Mais ils n’échappent pas à l’article 122-12 du code du travail, prévoyant le transfert de personnel. Déjà
mutés il y a deux ans à AMCC France, les ex-salariés d’IBM pourraient bien être réintégrés. ‘ AMCC va licencier 53 personnes, mais propose 25 postes dans la Silicon Valley. Gêné, IBM offre également une
vingtaine de postes sur ses deux sites à Corbeil et à La Gaude ‘,
détaille Bernard Desrosiers, ingénieur en conception de VLSI et représentant CFDT chez AMCC France.

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Clarisse Burger