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SCO fixe son prix pour le droit d’utiliser Linux

L’éditeur d’Unix pourrait empocher plus de 1,7 milliards de dollars si chaque utilisateur accepte de payer le prix de la licence d’utilisation SCO pour leur serveur Linux.

L’affaire SCO contre la communauté Linux s’envenime. Alors que la conférence LinuxWorld battait son plein, l’éditeur d’UnixWare a dévoilé hier le prix de la licence à payer pour utiliser Linux
(version 2.4 du noyau et supérieur). ‘ Du jamais vu ! ‘, s’étonne un avocat de la Silicon Valley. ‘ SCO n’a même pas attendu la décision de la justice américaine (le
début du procès est prévu pour le 11 avril 2005, NDLR), qui doit déterminer si oui ou non il y a effectivement contrefaçon du brevet de l’éditeur, pour commencer son racket. ‘Les prix démarrent à 199 dollars pour un poste de travail pour atteindre près de 5 000 dollars pour un serveur octo-processeurs. Un supplément de 749 dollars est prévu pour chaque processeur additionnel. Tandis que les
fabricants de produits embarqués, comme les téléviseurs ou les magnétoscopes numériques, par exemple, devront s’acquitter de 32 dollars pièce !Selon Darl McBride, le PDG de SCO, il y aurait 2,5 millions de serveurs concernés par l’action de l’éditeur. Ce qui pourrait représenter un pactole d’au moins 1,7 milliard, sans compter les versions de
Linux utilisées sur des postes de travail. Une utilisation encore marginale, il est vrai. Une ‘ opportunité ‘ qui n’est pas passée inaperçue aux financiers de Wall Street où la valeur de l’action de SCO a
été multipliée par six depuis le début de l’année pour atteindre 12 dollars environ aujourd’hui.

Les clients de Linux ne sont pas protégés

Bien que SCO a indiqué qu’il ne poursuivra pas tout de suite en justice les clients de Linux afin de récupérer ce qui lui est dû, cette nouvelle étape met la pression sur les éditeurs de distribution Linux et les grands
constructeurs sur leur politique d’indemnisation en cas de paiement obligatoire de la licence SCO.Chez IBM, c’est le flou total. ‘ On étudie la question ‘, rétorque Irving Wladawsky-Berger, vice-président d’IBM, sur le salon LinuxWorld.Seule la position de Sun est claire. ‘ Contrairement à IBM ou HP, nous protégerons financièrement nos clients s’ils sont poursuivis par SCO ‘, affirme Jonathan Schwartz, le patron de la
division logicielle de Sun. Mais, il sestime confiant ‘ Il y a près de 20 ans nous avons acquis les droits du code source d’Unix. Ce qui nous autorise à le modifier ou même à le copier dans le noyau
Linux ! ‘
Une idée qui n’est pas aussi farfelue qu’il y paraît puisque Sun n’a jamais abandonné l’idée de développer sa propre version de Linux. ‘ L’accord signé avec Red Hat et SuSE tourne autour
de Java pas de Linux : on revend leur distribution et ils incluent notre machine virtuelle J2SE. Mais cela ne veut pas dire que l’on abandonne le droit de développer la notre. ‘
La version serveur de Sun Linux, quand elle
sortira (la version cliente ‘ Mad Hatter ‘ est prévue pour novembre), sera alors le seul Linux qui n’aura pas à craindre des foudres de SCO.Pour sa part, Red Hat a demandé à la justice américaine, via une plainte déposée lundi dernier contre SCO, de le laver de tout soupçon des accusations de contrefaçon de l’éditeur de l’état de l’Utah. Red Hat a
également créé un fond d’un million de dollars qui servira à payer les frais légaux des développeurs de logiciels libre et des associations à but non-lucratif qui les supportent. Une décision louable mais qui oublie au passage de protéger les
propres clients de Red Hat contre d’éventuelles poursuites de SCO.

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Jean-Baptiste Su (dans la Silicon Valley)