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Salon Mobile Office 2001 : en attendant la 3G

Éditeurs, constructeurs et fournisseurs de services parlent d’une seule voix pour convertir les entreprises à la mobilité. De leur côté, les opérateurs convoitent une part importante du gâteau.

La naissance du salon Mobile Office, consacré à la mobilité en entreprise, témoigne de l’empressement des fournisseurs de solutions à vendre du sans-fil à tout prix.Au cours des trois jours qu’a duré l’événement (du 5 au 7 décembre au Palais des Congrès), se sont ainsi bousculés des centaines de cadres représentants des opérateurs et fournisseurs de services… à venir, tous attirés par les promesses de revenus liés à la mobilité.La présence de deux opérateurs mobiles, Orange et SFR, était loin d’être anodine. L’Internet mobile est pour eux un enjeu crucial : il leur faut rentabiliser au plus vite leurs infrastructures chèrement acquises, en accélérant l’exploitation des réseaux mobiles à haut débit. Pour ce faire, ils misent sur des services clés en main dans le but de séduire les entreprises, à travers des portails d’accès à des intranets mobiles.

Des opérateurs diversement actifs

Orange, précurseur en la matière avec Orange MIB (lancé il y a un an et demi), affiche aujourd’hui 700 entreprises clientes et une offre étendue : outils partagés classiques (messagerie, agenda, etc.), applications métier configurables et solutions verticales (logistique, aménagement du territoire, etc.). L’opérateur vient par ailleurs de lancer un important programme de partenariat avec des éditeurs spécialisés. Un service de géolocalisation intégré devrait également voir le jour début 2002.Si Orange se montre particulièrement empressé, SFR adopte en revanche une démarche plus progressive : “Il est trop tôt pour offrir aux entreprises des services de géolocalisation. Nous n’avons pas les moyens d’Orange et préférons attendre le deuxième semestre 2002”, explique le directeur de la communication de SFR.Pour sa part, Bouygues Telecom, grand absent du salon, n’a visiblement pas jugé nécessaire de présenter son portail mobile B2Bouygtel, lancé il y a quelques mois. Manque de maturité de son offre, manque d’intérêt pour le B-to-B ou boycott du salon ? L’intéressé dit ne pas avoir eu de réelle nouveauté à présenter.Dans cette course à la mobilité, les opérateurs ne manquent pas d’arguments : des applications hébergées prêtes à l’emploi ou personnalisables aux packs applications-télécommunications-matériel… Mais ce type d’offres présente toutefois une limite, soulignée par une SSII : “La note risque d’être salée. Les opérateurs prônent évidemment une connexion permanente, en évitant les applications asynchrones.”

Les “ni-ni”, nouveaux fournisseurs de services

Mais bon nombre d’entreprises préféreront sans doute ces solutions, plutôt que de mettre en ?”uvre leurs propres plates-formes multiaccès. Un marché en devenir sur lequel se positionne une nouvelle génération de fournisseurs, déjà très nombreux en Asie : les “ni-ni”.Ni éditeurs, ni opérateurs, ces fournisseurs de services se chargent d’assembler les différents éléments d’une offre mobile complète.En partenariat notamment avec les fabricants de terminaux GPS Technium et Wavada, Witwave propose ainsi une plate-forme pour salariés nomades, hébergée par l’opérateur WorldCom. Exploitée sur le mode FAH, celle-ci offre des services de synchronisation de données et des applications commerciales (Penbase et Eather System) comme la géolocalisation de clients.Mais, au-delà des plans dressés par ces fournisseurs et les autres acteurs du marché en attente du 3G, certains éditeurs proposent déjà des services, tels que des solutions de géolocalisation GPS, qui trouvent preneur chez les professionnels du transport. Ainsi, la jeune société Swapcom édite Fleet Tracking, une offre packagée de géolocalisation de véhicules. La solution utilise un téléphone GSM bibande et GPS fabriqué par le finlandais Benefon. Capable de fournir les coordonnées d’un véhicule à 20 mètres près, ce téléphone dialogue avec le logiciel d’administration Swapcom installé chez le client.

Du SMS à la géolocalisation

Le SMS (Short Message Service) joue un rôle clé dans le service de géolocalisation. En effet, les 160 caractères de ce format sont exploités en mode ligne de commande afin de renvoyer les coordonnées géographiques du véhicule vers le logiciel de l’entreprise.L’éditeur de solutions logistiques, Acteos, commercialise, entre autres, l’offre Logiroute. Elle permet de suivre une flotte de véhicules, grâce à l’utilisation de terminaux hybrides, à la fois boîtiers GSM, bornes GPS et PDA. Fabriqués par Symbol, ils exploitent des Palm 1700/1734 et sont dotés d’un modem intégré. Pour contourner la lenteur du mode circuit GSM (2 kbit/s en pratique), l’éditeur compresse les données jusqu’à 80 %.Au final, l’avenir de la mobilité et le rêve de l’Internet mobile portés par l’avènement de la 3G, réserveront sans doute des surprises. Tant que les transmissions mobiles seront facturées à la durée, le surcoût devra être pris en compte. Le GPRS, puis l’UMTS, facturés au paquet, ne suffiront peut-être pas à alléger la note : elle augmentera au diapason des volumes transmis.

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Julie De Meslon, Francisco Villacampa et Fabrice Alessi