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Révolution dans l’App Store : Apple autorise les boutiques alternatives (et ça change tout)

À un peu plus d’un mois de la mise en pratique des dispositions du DMA en Europe, Apple a dévoilé son plan de conformité avec la législation sur les marchés numériques. Le constructeur, devra accepter de sérieuses brèches dans le modèle économique de son App Store.

L’App Store va connaitre son plus grand bouleversement depuis son lancement en 2008, du moins sur l’iPhone et en Europe. Grâce à la législation sur les marchés numériques (DMA), Apple est forcée de revoir en profondeur le fonctionnement de sa boutique et il y a énormément de changements :

  • distribution d’applications depuis des boutiques alternatives ;
  • réduction de la commission prélevée sur les transactions réalisées dans l’App Store ;
  • nouvelles options de paiement dans les apps avec des services alternatifs ;
  • possibilité de communiquer des promotions à acheter en dehors de l’app (sur le site web de l’éditeur, par exemple) ;
  • les services de cloud gaming sont autorisés sous la forme d’une app ;
  • les navigateurs web alternatifs peuvent utiliser leur propre moteur de rendu.

Reprenons le début car il y a beaucoup à dire. Les utilisateurs européens pourront télécharger des boutiques alternatives depuis le site web de leurs opérateurs — cela pourra être, par exemple, le Xbox Store depuis le site de Microsoft —, et un magasin alternatif pourra même prendre la place de l’App Store comme boutique par défaut.

Les opérateurs des boutiques d’apps alternatives devront néanmoins justifier d’une ligne de crédit d’un million de dollars auprès d’un établissement financier. Voilà qui va limiter fortement l’éclosion de ces boutiques ! Mais un tel critère va aussi permettre d’éliminer la majorité des escrocs et de tous ceux qui voudraient lancer leur propre App Store « pour essayer ». Seules les entreprises aux reins solides — on pense à Microsoft, Valve, Google, Meta… — pourront proposer leur propre boutique.

Ces opérateurs devront aussi passer sous les fourches caudines d’Apple et demander une autorisation. Si les applications distribuées en dehors de l’App Store pourront enfreindre les règles d’Apple (les fameuses guidelines), le constructeur veut tout de même garder un minimum de sécurité : comme sur Mac, un système de certification va être mis en place pour toutes les applications, y compris celles proposées sur l’App Store.

Cette notarisation est un processus de vérification qui s’assure que les apps sont exemptes de logiciels malveillants, et qu’elles sont conformes aux normes de sécurité édictées par Apple. Il peut y avoir des ratés, mais c’est un système éprouvé depuis 2019 et macOS Catalina.

Une commission en chute libre

Les développeurs qui le souhaitent pourront intégrer des services de paiement alternatifs dans leurs applications et ce, sans avoir à payer quoi que ce soit à Apple ! Ils pourront aussi choisir le système de l’App Store, auquel cas ils devront verser des frais de 3 %.

Les développeurs qui voudront se passer entièrement des services d’Apple n’auront plus à verser de commission à Apple. Mais ceux qui continueront à faire confiance à l’App Store verseront une commission de 17 % seulement, au lieu de 30 % actuellement. Et elle passe à 10 % pour les développeurs du programme « Small business » (la plupart d’entre eux). Finalement, la concurrence a du bon…

Moins réjouissant, Apple lance également un nouveau type de frais baptisé Core Technology Fee : 50 centimes d’euro pour chaque installation d’app. Cela parait exorbitant, en particulier pour les apps gratuites, mais ce coût supplémentaire ne s’appliquera qu’à partir d’un million de téléchargements. Le constructeur estime qu’1 % seulement des développeurs verront une hausse de leurs frais (une calculette est mise à leur disposition). Cette disposition pourrait néanmoins être révoquée ou revue sous la pression de l’UE.

Apple est également forcé d’assouplir sa politique concernant les navigateurs web tiers. Jusqu’à présent, ces derniers (comme Chrome ou Firefox) n’avaient pas d’autre choix que d’utiliser le moteur de rendu de Safari, à savoir WebKit. Rien ne les empêchera à présent d’exploiter leur propre moteur de rendu.

Les services de streaming de jeux, comme le Xbox Cloud Gaming intégré au Game Pass ou GeForce Now, vont finalement pouvoir proposer leurs applications et ce, dans le monde entier. Apple les autorisait déjà, mais ils devaient proposer chacun de leurs jeux sous la forme d’une application spécifique. Cela signifiait des centaines d’apps à soumettre et à mettre à jour pour Microsoft… Ces services seront désormais accessibles depuis une simple application.

Ces changements de taille, qu’on n’a pas fini de détailler et de commenter, sont d’ores et déjà mis en place via la première bêta d’iOS 17.4, disponible depuis ce soir. La version finale est attendue pour début mars. Il faut aussi rappeler que les développeurs n’ont aucune obligation : ils peuvent soit conserver le fonctionnement de l’App Store comme ils en ont l’habitude, soit basculer dans les nouvelles règles.

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Par : Opera

Source : Apple


Mickaël Bazoge
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