Rendez-moi mon mobile !

Drame cet été : en déplacement pour enregistrer une émission à la base spatiale de Kourou, en Guyane, l’animateur vedette Michel Drucker s’est fait dérober son téléphone mobile. On imagine l’angoisse, proportionnelle à la taille du répertoire téléphonique soigneusement conservé dans l’appareil. C’est le magazine Voici qui révèle l’effroyable tragédie et l’heureux dénouement. La gendarmerie a sorti les gros moyens : localisation du téléphone par satellite, et remise en main propre à l’intéressé, à Paris, trois semaines plus tard.Pas sûr qu’en cas de vol de votre mobile, vous ayez autant de facilités à le retrouver. Voici donc les précautions à prendre dès à présent, et nos conseils au cas où votre téléphone disparaîtrait.

Avant – Les précautions à prendre

1. Notez et conservez le numéro IMEI de votre mobile

Le numéro IMEI permet d’identifier un mobile. Il se compose de 15 à 17 chiffres. Pour le connaître, tapez *#06# sur votre mobile, il s’affichera alors à l’écran. On peut aussi le lire sous la batterie du mobile et sur le carton d’emballage de l’appareil. Ce numéro est indispensable pour porter plainte efficacement. A noter : les clés 3G possèdent également un identifiant.

2. Modifiez le code PIN d’origine

Oubliez les quatre 0 par défaut, et modifiez-les par un code plus personnel. Sans le bon code PIN, le téléphone n’a pas accès à la carte SIM, laquelle autorise à se connecter au réseau de l’opérateur. Pour modifier le code PIN de votre téléphone, reportez-vous à la notice.

3. Activez le blocage du clavier par mot de passe

Certains téléphones permettent de créer un mot de passe pour verrouiller le clavier. Profitez-en : le but est de compliquer la vie du voleur éventuel et de l’empêcher d’utiliser votre téléphone.

4. Personnalisez le code d’accès à votre messagerie vocale

On n’y pense pas, mais il est possible d’écouter la messagerie vocale de son téléphone mobile à partir d’une autre ligne. Encore faut-il pour cela définir, au préalable, un code d’accès à la messagerie. Très utile le jour où votre appareil disparaît : vous pourrez continuer à écouter vos messages.

5. Sauvegardez régulièrement votre répertoire téléphonique

Avec les avancées technologiques, les téléphones contiennent de plus en plus de données. Outre le répertoire téléphonique, ils stockent des photos, de la musique, de la vidéo. Pour ne pas les perdre en même temps que l’appareil, prenez le temps de les sauvegarder régulièrement (voir le dossier “ Changez de smartphone sans rien perdre ” du Micro Hebdo n° 683).

En cas de vol – Ce qu’il faut faire

1. Suspendez la ligne

Rendez-vous sur le site Web de l’opérateur afin d’obtenir le numéro à contacter. La démarche peut souvent se faire aussi directement en ligne, à partir de l’espace client habituel. Grâce à cette intervention, le mobile ne pourra plus émettre d’appels, ce qui permettra d’éviter les factures explosives pour utilisation frauduleuse. Malheureusement, le vol d’un téléphone ne constitue pas un motif valable de résiliation par anticipation du forfait. Il faudra donc continuer à payer l’abonnement jusqu’à l’échéance de la période d’engagement. Demandez au moins l’arrêt des options payantes !

2. Déposez plainte auprès de la police ou de la gendarmerie

Au préalable, munissez-vous du numéro IMEI que vous aurez pris soin de conserver. Il vous sera demandé avec votre identité, vos coordonnées, la marque, le modèle, la couleur du mobile, le nom de votre opérateur. C’est ce numéro IMEI qui permettra à l’opérateur de bloquer le téléphone à distance, et de le rendre inutilisable quel que soit le réseau choisi. Les forces de l’ordre se chargent de transmettre une copie du procès-verbal de la plainte à l’opérateur. Pour que le blocage soit effectif, il faut compter un délai de un à quatre jours.

3. Déclarez le vol auprès de votre assureur

Si vous avez souscrit une assurance contre le vol de téléphone mobile, il est temps de contacter l’assureur. Il faudra fournir le bordereau de dépôt de plainte, sur lequel doit figurer le numéro IMEI de l’appareil.

4. Commandez une nouvelle carte SIM et un nouveau téléphone

Si vous ne récupérez pas votre mobile, commandez un nouveau téléphone et une nouvelle carte SIM. Inconvénient : vous n’êtes pas assuré de conserver le même numéro.

Le billet de notre avocat : Les limites de la liberté d’expression sur Internet

Les attentats perpétrés à Oslo, le 22 juillet 2011, amènent à s’interroger sur les limites admissibles de la liberté d’expression sur Internet. L’homme qui a reconnu en être responsable a posté une vidéo ainsi qu’un journal de bord détaillant le plan de préparation des attentats, et un manuel de fabrication d’engins explosifs. Rappelons qu’en France, le Code pénal punit d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende “ le fait de diffuser par tout moyen, sauf à destination des professionnels, des procédés permettant la fabrication d’engins de destruction élaborés à partir de poudre ou de substances explosives, de matières nucléaires, biologiques ou chimiques, ou à partir de tout autre produit destiné à l’usage domestique, industriel ou agricole ” (art. 322-6-1). La diffusion de ces informations sur Internet est une circonstance aggravante compte tenu de l’impact d’un tel média ; les peines sont, dans ce cas, portées à trois ans d’emprisonnement et à 45 000 euros d’amende. La mise en ligne d’un tel document engage la responsabilité pénale de son auteur, mais également de ceux qui en permettent la prise de connaissance, par exemple, par un lien hypertexte (éditeurs, hébergeurs, moteurs de recherche, réseaux sociaux, internautes). Le droit d’informer ne permet pas de diffuser par lien ou par téléchargement un manifeste détaillant la façon de fabriquer des bombes, ni de mener un combat contraire aux droits de l’Homme.

L’analyse

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Olivier Lapirot