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Quand l’extranet s’attaque à l’internet

Loin du marasme boursier de ces derniers mois se joue dans l’ombre une bataille dont les répercussions pourraient remettre plus significativement en cause l’avenir d’internet que la dégringolade actuelle de titres boursiers.

Deux avantages fondamentaux d’internet ont justifié la qualification de révolution : l’universalité des projets et l’atomicité des structures. L’universalité est la garantie, de par la nature même du web, de propager sa marque, ses services et ses produits dans le monde d’un simple clic. Les perspectives de croissance rapide du chiffre d’affaires justifient une valorisation élevée. L’atomicité est le c?”ur du modèle. Les infrastructures matérielles et les équipes sont plutôt réduites et les coûts sont beaucoup plus faibles que dans un modèle traditionnel.Or ces deux avantages liés au concept même de la toile sont remis en cause. La nécessité de mémoriser une adresse pour accéder à un site et l’encombrement des moteurs de recherche ont nécessité la surenchère des budgets de communication marketing pour se faire connaître et rester dans la mémoire collective.Les modèles B to C ont vu leur qualité d’universalité largement remise en cause par le coût d’acquisition d’une notoriété suffisante, au point que l’on se tourne à présent plus volontiers vers une approche B to B pour continuer à croire à la révolution internet.Malheureusement le modèle B to B est attaqué dans son principe d’atomicité. La technologie internet sature, le réseau est encombré. Cet inconvénient, supportable dans le cadre d’une consultation de loisir, est rédhibitoire dans un cadre professionnel. Or, qu’il s’agisse de systèmes en intranet ou même de réseaux privés concurrents d’internet, des solutions dites ” en extranet ” commencent à voir le jour.Et cela signifie précisément la fin de l’avantage de l’atomicité. Il faut mettre en place autant d’équipes de maintenance et de configurations matérielles ?” parfois très lourdes ?” qu’il y a de réseaux privés alimentant un secteur d’activité ou une zone géographique. Les centres de coût explosent et le modèle économique n’a plus rien de révolutionnaire.Il est urgent que les fournisseurs daccès se préoccupent de la qualité et de la continuité du service proposé, ou de nombreux réseaux parallèles vont équiper les grandes structures, cantonnant internet au loisir des particuliers.* Jean-Michel Blanco est président de Trader Force, information boursière en ligne.

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Jean-Michel Blanco*président de Trader Force, information boursière en ligne