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Quand les banques jouent les fournisseurs d’accès

Pour remettre la main sur les services de paiement à distance qui leur échappent, des groupes bancaires français deviennent FAI. Dernier venu, le Crédit agricole.

Avec le lancement commercial, en février, de son propre fournisseur d’accès au net (FAI), Cario.fr, le Crédit agricole a rejoint le petit club des banques françaises titillées par l’univers des télécoms : la Société générale, qui a lancé Voonoo.net en juin 2000, et Banques populaires, qui a inauguré Guideo.fr en janvier 2001. Pour expliquer cette diversification, les banques invoquent surtout l’amélioration du service au client. Comme le résume la Société générale, il s’agit d’“accompagner les clients dans leur utilisation quotidienne d’internet et faciliter l’accès à leurs opérations bancaires”.

Sécuriser la gestion des flux

Pour autant, la logique de l’amélioration du service n’explique pas tout. “Nous voulons aussi sécuriser la gestion des flux de paiement en lançant notre FAI, admet Stéphanie Solonet, directrice générale de Cario.fr. C’est le c?”ur du métier bancaire.” Même embryonnaire, la concurrence des opérateurs télécoms inquiète les banques. Car l’offre bancaire des “telcos” commence à se structurer. Le Finlandais Sonera permet déjà à ses clients de payer certains achats par le biais de leur facture téléphonique. En Allemagne, Mobil Com a sollicité une licence bancaire en 2001. Et, en France, Cegetel admet travailler à une offre de paiement mobile, “mais pas avant l’arrivée du GPRS”.Légitime défense ? En quelque sorte : l’offre télécoms des banques ne se limite plus à l’accès internet. Filiale à 100 % du distributeur Auchan, Banque Accord se présente ainsi comme le quatrième opérateur alternatif à France Telecom en téléphonie fixe (service accessible par un préfixe), avec 370 000 clients et 3 millions d’appels par mois. “Nous gagnons bien notre vie avec ce métier annexe”, admet Damien Guermonprez, directeur général. En pratique, Banque Accord se contente d’un rôle d’intermédiaire ?”rémunéré par commission?” entre ses clients et l’opérateur LDCom Networks (ex-Belgacom France) qui rentabilise un réseau surtout commercialisé auprès des PME. Évidemment, les banques n’investissent pas dans les coûteux tuyaux télécoms, mais s’adressent à des sous-traitants. Voonoo.net est ainsi géré par une filiale de France Telecom, Télécom Internet qui se targue de proposer “une plateforme globale en marque blanche regroupant tous les services internet, de la connexion jusqu’à la gestion de la relation client”. Avec un argumentaire de vente très parlant pour un banquier : celui qui exploite la marque blanche “crée les conditions d’une relation captive entre le client et ses utilisateurs”

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MG