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Quand François Ruffin tance la future présidente du gendarme des télécoms

Le député de La France insoumise a interpellé Laure de la Raudière sur sa technophilie et son esprit de corporatisme télécom qu’il estime incompatibles avec les enjeux environnementaux.

Auditionnée devant la Commission des affaires économiques, la future présidente de l’Arcep Laure de la Raudière s’est exprimée devant un public presque totalement acquis ce mercredi 13 janvier. Il faut dire qu’elle est encore elle-même députée et membre de cette commission. Le seul petit accroc à ces échanges a été la prise de parole du député de La France Insoumise François Ruffin.

L’économie au détriment de l’environnement

Comme Xavier Niel, il a déploré le fait qu’elle ait travaillé onze ans pour France Telecom, l’ancêtre d’Orange. Mais pas pour les mêmes raisons. « Pas seulement pour équilibrer Free, Bouygues, SFR et Orange, mais aussi équilibrer entre des enjeux, l’enjeu industriel et économique certes, mais l’enjeu écologique aussi avec aujourd’hui 4% des émissions de gaz à effet de serre qui dépendent du numérique et la 5G va pas appuyer sur le frein », a-t-il pointé.

Il a ainsi relevé que Laure de La Raudière avait toujours été une supportrice acharnée de la 5G et des intérêts du marché des télécoms. « Il ne va pas y avoir besoin de pression, de corruption de l’extérieur pour que ce soit la technophilie, les enjeux industriels et les enjeux économiques qui l’emportent parce que vous êtes habitée de ça, sincèrement et pleine de conviction », a-t-il déploré. « Mais aujourd’hui, sur le sens que l’on veut donner au numérique dans la société, on a besoin de quelqu’un qui est en-dehors de ce champ-là », a-t-il conclu.

L’Arcep devrait rester neutre

Laure de la Raudière s’est défendue en arguant que le rôle de l’Arcep ne serait pas de faire des choix de société et que cela incomberait au Parlement. « Il est important que l’Autorité ait un regard neutre, s’appuyant sur des données scientifiques et sans politiser le débat », a-t-elle affirmé.

Elle a reconnu toutefois que d’un point de vue personnel, elle n’était pas de ceux qui croient que la 5G va développer les usages et nous pousser à aller toujours plus avant dans la consommation. Elle s’est même montrée convaincue que la mission confiée à l’Arcep consistant à documenter l’impact environnemental des télécoms serait l’occasion de prouver que la 5G a des effets bénéfiques sur la réduction des gaz à effets de serre. « Il faut mesurer aussi les externalités positives de la 5G sur tous les secteurs », a-t-elle avancé.

Source : Assemblée nationale

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Amélie CHARNAY