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Procès Apple-Samsung : le juge Koh n’en peut plus !

La tension monte entre Apple et Samsung. Sous la pression des avocats des deux parties, la juge chargée de l’affaire perd son sang-froid.

Le procès entre Apple et Samsung qui n’en finit plus de durer commence sérieusement à agacer le juge du tribunal de San José, Lucy Koh. Cette semaine, elle a incité les deux belligérants à trouver un accord à l’amiable en conseillant à Tim Cook, président d’Apple, et à Kwon Oh-Hyun, président de Samsung, de s’appeler au téléphone pour « faire la paix ». Peine perdue !

Apple continue de réclamer 2,5 milliards de dollars pour réparer le plagiat qu’il estime avoir subi. De son côté, Samsung n’est pas plus pacifique. Les avocats de la firme coréenne contre-attaquent en affirmant que c’est Samsung qui a inventé bien avant Apple les technologies intégrées dans l’iPhone. Bref, l’heure n’est pas à la réconciliation.

« Vous avez fumé du crack ? »

A force d’arguments souvent tirés par les cheveux de parts et d’autres, le juge Koh n’en peut plus. Son agacement a atteint son paroxysme avec l’avocat d’Apple qui, quelques heures avant la fin des audiences, lui a présenté une nouvelle liste de témoins à interroger avant mardi prochain, jour des plaidoiries et des délibérations.

Devant cette demande, elle n’a pas mâché ses mots : « Je ne vais pas me dépêcher pour éplucher 75 pages d’informations concernant des personnes qui ne vont pas témoigner ! Je veux dire, voyons… 75 pages ! 75 pages ! Vous voulez que je fasse une ordonnance sur 75 pages, alors que, à moins que vous ne fumiez du crack, vous savez que ces témoins ne pourront pas être appelés et qu’il vous reste moins de quatre heures ! » Ce à quoi Bill Lee, l’avocat d’Apple, a répondu très sérieusement : « Votre Honneur, je peux vous l’assurer, je n’ai pas fumé de crack… »

Les discussions se terminent en pugilat

La longueur du procès, sa complexité et les enjeux qui découleront de la décision du tribunal ne sont pas pour rien dans l’exaspération de la magistrate qui n’aura pas réussi à imposer un accord à l’amiable malgré ses efforts. Rappelons qu’au printemps 2012, elle avait déjà fait se rencontrer les responsables d’Apple et Samsung pour entamer un dialogue positif. La rencontre a failli se terminer en pugilat.

Il faut donc en conclure que, faute d’accord, le procès va se poursuivre. Il ne pourra pas toutefois s’éterniser. En effet, Apple devrait annoncer son iPhone 5 autour de la mi-septembre et le dernier chapitre de cette saga doit se terminer avant l’annonce avec un verdict qu’Apple espère favorable. Si les choses vont dans ce sens, outre les dommages et intérêts de 2,5 milliards, la justice américaine pourrait interdire à Samsung de vendre certains de ses produits en Californie. Par contre, si le vent tourne en faveur du coréen, l’image d’Apple risque d’être méchamment écornée. L’entreprise aurait le rôle de celle qui cherche à éliminer ses concurrents autrement que par le talent et l’innovation.

La relation commerciale d’Apple et Samsung n’en souffre pas

En attendant, Samsung a choisi le 15 août pour présenter sa tablette Galaxy Note 10.1 aux Etats-Unis. Une manière de dire à Apple que, quoi qu’il arrive, Samsung ne cédera pas un pouce de terrain et que la guerre se poursuivra s’il le faut. En parallèle, les deux entreprises continuent d’avoir des relations commerciales cordiales.

Rappelons qu’Apple achète de nombreux composants chez Samsung. Elle est même l’un de ses meilleurs clients. En 2011, elle s’était équipée pour près de 8 milliards auprès du coréen et, malgré le procès, ce montant devrait passer à 10 milliards cette année. Mais, cette relation-là n’a pas été abordée lors du procès.

 

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Pascal Samama