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PRISM : Plus de transparence nuirait « gravement à la sécurité nationale »

Dans un document judiciaire de 33 pages, le ministère de la Justice américain a déclaré que donner plus d’informations sur les programmes de surveillance états-uniens serait un très gros risque pour la sécurité de cette nation.

Après les révélations d’Edward Snowden, les géants américains de la netéconomie ont demandé plus de transparence. Une nécessité vitale pour beaucoup d’entre eux puisqu’il en va de la crédibilité de leur service et souvent de la pérennité de leur modèle économique.

« Grave tort »

Pourtant, il semblerait que les demandes faites par des acteurs comme Google, Yahoo, Facebook, ou encore Microsoft de rendre publiques les données requises par les services de renseignement ne soient pas vues d’une bon œil par l’administration Obama. Le gouvernement américain a en effet indiqué, hier, mercredi 2 octobre, dans un document judiciaire, que ces demandes pourraient « faire un grave tort à la sécurité nationale ».

Opposition ferme

Le ministère de la Justice s’est ainsi opposé aux recours des géants américains de l’internet devant le tribunal chargé de contrôler les opérations du renseignement (FISA). Les sociétés Google, Yahoo, Facebook, Microsoft, entre autres, avaient demandé au tribunal spécial la permission de publier les requêtes qu’elles ont reçues concernant des données de sécurité nationale, dans l’espoir de rassurer leurs clients.
Leur demande « autoriserait des publications préjudiciables qui révéleraient des sources et des méthodes de surveillance au niveau national », peut-on lire dans la réponse du gouvernement.
Dans ce document de 33 pages, le ministère de la Justice argue que le gouvernement a déjà pris des mesures pour plus de transparence, en rendant public un certain nombre de documents, mais que certaines informations doivent rester confidentielles. « Révéler des données FISA société par société ferait un grave tort à la sécurité nationale », ajoute-t-il, et c’est la raison pour laquelle elles sont restées classifiées. Nous ne devons pas « fournir à nos adversaires une feuille de route sur l’existence ou l’étendue de la surveillance gouvernementale d’une plateforme de communications particulière », explique encore le ministère, réfutant le droit constitutionnel de ces sociétés à publier ces renseignements.

Dénégations formelles

Le directeur de la puissante Agence américaine de sécurité nationale (NSA) a nié mercredi espionner les Américains sur les réseaux sociaux. « Il est totalement faux de dire que nous quadrillons les réseaux sociaux à la recherche d’Américains », a expliqué le général Keith Alexander, lors d’une audition devant le sénat. « Ce que nous recherchons, ce sont les personnes qui font l’objet d’une enquête pour terrorisme ou autre chose de cette nature ». Le général Alexander a reconnu que son agence – au coeur d’une vaste polémique sur la légalité des programmes d’espionnage révélés par Edward Snowden– se servait des médias sociaux pour « enrichir » ses connaissances sur un suspect. Le New York Times révélait d’ailleurs récemment que la NSA utilisait les réseaux sociaux mais aussi des dizaines de sources d’informations personnelles pour dresser le portrait « social » des personnes surveillées.

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Pierre Fontaine, avec AFP