Passer au contenu

Premiers tests 64 bits pour Itanium

La solution quadriprocesseur Itanium d’origine Bull que nous avons évaluée ne nous a pas convaincus. À sa décharge, la version de Windows 64 bits utilisée, seule disponible à ce jour, est en phase bêta 2.

Quelques jours après son lancement mondial, nous avons pu conduire le premier test d’une solution serveur multiprocesseur Itanium dans un environnement système 64 bits (en l’occurrence, Windows Advanced Server Limited Edition 64 bits). À cet effet, les ingénieurs de notre laboratoire ont mis au point avec le concours de Bull et d’Intel deux DLL 32 bits, qu’ils ont ensuite recompilées pour l’architecture Itanium.

Attention à la qualité du code !

Le portage de notre code 32 bits (nettement moins complexe, certes, qu’une application de production) en 64 bits ne nous a pas posé de problème particulier, l’opération ayant consisté en une simple recompilation du code source avec le compilateur et les bibliothèques optimisés fournis par Intel.À ce stade, nous avons pu constater de gigantesques écarts d’efficacité du code 64 bits généré, en faisant simplement varier les paramètres fournis au compilateur : selon le cas, le rapport s’établit de 1 à 27 ! Une attention toute particulière devra être portée à cette étape du portage, l’architecture Epic du processeur étant vraiment sensible à la nature du code qui lui est fourni.

Il manque à Itanium un système dexploitation

Question performances, la solution 64 bits Itanium est, dans le cadre de notre test, et malgré l’optimisation des paramètres de compilation, systématiquement en retrait (de 7 à 81 %) par rapport à notre plate-forme Intel 32 bits de référence. Pour Intel, Microsoft et Bull, c’est l’état d’avancement de la version de Windows (bêta 2) que nous avons utilisée qui est essentiellement en cause.Toujours selon eux, et d’une façon générale, l’utilisation d’un code source optimisé pour s’adapter aux exigences de l’architecture Epic pourrait révéler Itanium sous un meilleur jour. Mais la réécriture complète du code ne demande pas les mêmes ressources qu’une simple recompilation, laquelle nécessite également des compétences pointues sur la compilation et ses paramètres. Dernier point, notre application ne tirait pas parti, bien sûr, de l’adressage mémoire linéaire 64 bits, apanage des applicatifs lourds manipulant de grandes quantités de données en mémoire vive (SGBD, PGI, etc.), qui n’étaient pas disponibles au moment des tests.

De moins bons résultats que la plate-forme 32 bits…

Cela dit, on peut s’étonner des faibles performances de la solution Itanium dans les calculs en virgule flottante, pourtant censés être l’un des domaines de prédilection du processeur. Par ailleurs, et comme prévu, les calculs en nombres entiers montrent la plate-forme Itanium globalement 30 % moins véloce que son homologue en Pentium III Xeon, cet écart restant peu ou prou constant quel que soit le niveau de charge.

…mais des résultats intéressants en mode multiprocesseur

Il apparaît nettement que, plus les processeurs actifs sont nombreux, plus la plate-forme Itanium est efficace et réduit son écart avec notre plate-forme 32 bits de référence. Sur le test en virgule flottante, avec quatre processeurs et en présence d’une charge de 500 clients, l’écart de 7 % en faveur de la solution 32 bits pourrait être des plus prometteurs.En effet, selon Microsoft, la version finale d’un système d’exploitation augmente les performances de 15 à 100 %. Dans ce dernier cas, on pourrait assister à un renversement de situation en faveur de la solution 64 bits en février 2002, lors de la sortie de Windows.NET. De plus, doubler le nombre de CPU équivaut à doubler le niveau de performances, ce qui est de bon augure.

Les gains de performance viendront avec les prochaines générations de puces

Toutes ces constatations ne sont cependant pas à prendre comme des conclusions définitives quant à la solution Itanium dans son ensemble. Partiels, nos tests ne portent en outre que sur une première génération de la plate-forme matérielle, une génération dont l’objectif avoué n’est pas de servir de machine de production, mais bien de plate-forme de mise au point et de validation applicative pour les éditeurs.Il faudra attendre la mi-2002 et la deuxième génération de processeurs de la famille Itanium (MacKinley) avec, cette fois, une architecture logicielle optimisée, pour qu’apparaissent sur le marché des serveurs Itanium destinés aux entreprises. La troisième étape de développement d’Itanium sera sans doute l’architecture commune Itanium-Alpha, fruit de l’accord conclu récemment entre Compaq et Intel.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Stéphane Reynaud