Passer au contenu

Pourquoi l’iPad Pro n’est sans doute pas la tablette Apple qu’il vous faut

Apple vient de mettre à jour sa tablette haut de gamme. L’occasion de se poser la question de savoir si le meilleur (et le plus cher) des iPad est forcément celui qu’il vous faut.

Les nouveaux iPad Pro, sortis à la fin du mois de mars dernier et complétés par le Magic Keyboard, leur clavier avec pavé tactile, sont les nouveaux rois de la gamme de tablettes d’Apple. Pour autant, ils ne sont pas forcément le meilleur choix, pour vous.

On peut s’interroger sur le rapport qualité-prix offert par chacun de ces appareils. Sauf si l’argent n’a pas d’importance à vos yeux, il paraît évident que la meilleure solution peut se trouver ailleurs. Apple propose quatre modèles dans sa gamme de tablette. Les trois plus grandes forment une montée en puissance logique et progressive, tandis que la quatrième, l’iPad mini, est davantage une sorte d’ovni, un produit franc-tireur qui a des usages, des avantages et des défauts, plus dictés par sa taille que par le reste de ses fonctions et capacités.

Un objectif commun

Précisons une chose avant de passer au crible les points essentiels à avoir en tête avant de choisir, l’iPad, l’iPad Air et l’iPad Pro sont trois nuances d’une même stratégie.
Ils proposent une alternative à votre PC portable classique, une nouvelle approche plus polyvalente mais pas encore parfaitement maîtrisée. Nous avons déjà eu l’occasion de dire que l’iPad n’y est pas encore tout à fait, mais la différence se fait moindre quand on monte en gamme.

Quoi qu’il en soit, passons au crible les trois modèles principaux, pour faire un point sur leurs différences, leurs avantages et inconvénients.

Si l’infographie ci-dessus ne s’affiche pas, cliquez ici.

L’écran et le design

Depuis plusieurs années, aussi bien pour ses iPhone que ses iPad, Apple distingue son entrée de gamme et son haut de gamme grâce au design et à l’utilisation de deux technologies de sécurisation. D’abord, son traditionnel lecteur d’empreintes digitales, Touch ID, qui s’accompagne de bordures épaisses. Ensuite, Face ID, sa technologie de reconnaissance faciale, qui repose sur une caméra 3D. Elle autorise un design où l’écran occupe davantage de place, les bordures s’amenuisant.

En l’espèce, le design le plus récent et le plus abouti, puisqu’il offre plus de surface d’affichage pour un encombrement proportionnellement moindre, revient à l’iPad Pro. C’est lui aussi le seul à bénéficier de deux tailles d’écran, 11 et 12,9 pouces. L’écran de 11 pouces du premier modèle n’est désormais pas beaucoup plus grand que ceux des iPad et iPad Air, qui ont abandonné la diagonale traditionnelle de 9,7 pouces. L’Air a opté pour la dalle 10,5 pouces introduite avec les iPad Pro et l’iPad suit de près avec son écran de 10,2 pouces.

Si l’infographie ci-dessus ne s’affiche pas, cliquez ici.

La taille ne fait pas tout, Apple a également réservé quelques technologies pour affirmer la montée en gamme. Ainsi, l’écran de l’iPad Air, laminé et traité contre les reflets, est compatible avec les technologies P3 (pour un large gamut de couleurs) et True Tone, pour un ajustement de la chaleur du rétroéclairage de la dalle.
L’iPad Pro lui ajoute plus de luminosité et la technologie ProMotion, qu’on apprécie surtout si on regarde un film ou qu’on joue beaucoup, puisque le taux de rafraîchissement de l’écran s’adapte automatiquement à l’usage.

L’iPad est évidemment moins riche en fonctions d’affichage. S’il est le parent pauvre de la gamme, il n’est pas démuni. Sa luminosité est plutôt bonne et son taux de contraste correct. Vos yeux seront en de bonnes mains…

Ces différences se voient ou se ressentent, c’est vrai, mais l’essentiel étant assuré dès l’iPad, chaque technologie ajoutée est un bonus, un gain de confort, pas une nécessité.
En prenant en compte le prix, s’il fallait trouver un juste milieu, on dirait que l’iPad Air est le meilleur compromis. On aurait pu lui préférer l’iPad si son écran était laminé et antireflet, lui aussi.

De la puissance à revendre et trois générations de puces

Comme un aveu de l’inutilité de recourir à plus de puissance, l’iPad Pro 2020 n’est que marginalement plus performant que son aîné de 2018. L’A12Z n’a qu’un cœur de plus pour la partie graphique. Mais la puce qui rendait la tablette aussi ou plus puissante que bien des PC avait déjà atteint des sommets où les chevaux vapeur ne manquent plus. En donner plus pour l’instant n’aurait pas grand sens.

De fait, avec son A12 et sa quantité de mémoire moindre (3 Go contre 6 Go), l’iPad Air est forcément en retrait. Des tests réalisés avec Geekbench 5 donnent ainsi plus de 60% de puissance (multicore) en plus à l’iPad Pro 2020. La partie graphique est, elle, tout simplement 200% plus performante. Et 900% plus performante que celle de l’iPad !

L’infographie ci-dessus ne s’affiche pas, cliquez ici.

Ces chiffres sont si impressionnants qu’ils perdent un peu de leur sens. Ils s’accompagnent évidemment au quotidien de plus de fluidité, de rapidité au lancement des applications, etc. Mais, cette différence ne se ressentira qu’à la marge, si vous utilisez des applications extrêmement lourdes ou des jeux très gourmands en ressources. Autrement dit le delta entre les tablettes a beau être énorme, il ne se manifeste pas au détriment de l’expérience d’utilisation.

C’est un des avantages d’un écosystème extrêmement maîtrisé, pour ne pas dire clos. Le système d’exploitation est optimisé pour les différentes plates-formes matérielles qui le font tourner et les applications s’exécutent parfaitement quelle que soit la plate-forme.
Le niveau de performances le plus bas est très bon et ne fait qu’aller en montant vers l’excellence. Autrement dit, avoir une tablette moins puissante n’a, pour la plupart des usages, pas un impact considérable sur l’expérience utilisateur globale. Rien de rédhibitoire, comme on peut le connaître parfois avec certains PC ou Mac. Le seul effet est sur le long terme et la capacité de la tablette à tenir le choc face aux mises à jour et nouvelles fonctions.

En l’occurrence, cette avalanche de puissance ne se justifie pas pour le commun des mortels. L’iPad Air tient parfaitement sa place de compromis entre entrée de gamme et haut de gamme. Tandis que l’iPad (et son A10 Fusion), placé en entrée de gamme, n’est pas ridicule du tout.
L’Air emporte notre suffrage, simplement parce que sa puce A12 devrait lui assurer une durée de vie supérieure… Mais pour quelques sessions de surf, regarder des vidéos, aller sur les réseaux sociaux et jouer un peu, le premier iPad fera tout à fait l’affaire.

Un iPad doit être autonome…

Depuis l’arrivée des premiers iPad, Apple fait une promesse, offrir dix heures d’autonomie. La tâche n’a pas toujours été simple avec les cures d’amaigrissement que les tablettes ont connu, l’augmentation de la taille de leurs écrans, ou encore la montée en puissance de leur puce.

En l’occurrence, logiquement, la meilleure tablette Apple pour l’autonomie est l’iPad Pro. Néanmoins, l’iPad d’entrée de gamme n’est pas très loin derrière, ce qui, ramené à son prix, en fait un extrêmement bon candidat au titre de meilleur rapport autonomie/prix.

Il atteint les 11h10 en autonomie polyvalente, qui simule un enchaînement d’usages quotidiens de manière intensive. En cela, il ne fait que 39 minutes de moins que l’iPad Pro 2020. En lecture, vidéo, il tient également fort bien sa position avec 10h35, à un peu plus d’une heure derrière l’iPad Pro et légèrement en avance sur l’iPad Air.

Si l’infographie ci-dessus ne s’affiche pas, cliquez ici.

La palme de l’endurance couplée au prix revient donc à la tablette d’entrée de gamme. Et ce n’est pas une mince affaire. Cela signifie que si vous ne cherchez pas forcément la puissance à tout prix et que vous voulez une tablette confortable, la plus autonome sera également la moins coûteuse.

Le stockage : un goût de pas assez

Apple a toujours eu une relation au stockage assez particulière. Ses MacBook Air viennent cette année seulement d’offrir 256 Go de stockage par défaut, alors que ce sont des machines appelées à stocker documents, photos, programmes, etc.

La famille des iPad n’échappe que partiellement au problème. Les iPad d’entrée de gamme n’intègrent que 32 Go de stockage. C’est bien peu. Trop peu pour en faire autre chose qu’un terminal avec quelques applications. Tout le reste devra être streamé ou stocké dans le cloud.

A franchement parler, pour commencer à utiliser un iPad pour autre chose que surfer sur le Web et lancer quelques applications et sans se soucier du stockage au quotidien, il faut compter sur 128 Go. 256 Go apporte encore davantage de sérénité et de souplesse au quotidien.

Ce qui fait que l’iPad doit être envisagé dans son modèle à 489 euros et l’iPad Air dans celui à 739 euros. 100 euros de différence dans le cas de l’iPad et 170 dans le cas du Air. Une somme importante mais qui vous évitera des déconvenues ultérieures, si vous pouvez vous le permettre.

L’iPad Pro offre 128 Go pour son premier prix, 1119 euros. C’est un peu court, pour des usages pro un peu intensifs, même si on peut imaginer aisément que vous ne puissiez pas augmenter davantage votre budget. Et pour ce prix, même si vous devrez faire un peu attention à ce que vous installez et conservez sur votre tablette, vous aurez malgré tout accès à tous les avantages du modèle Pro. 

Sur la question du stockage, tous les iPad proposent un premier modèle un peu court en arguments vu leurs usages ou positionnements.
Mais le critère de l’espace de stockage n’est pas celui qui vous fera pencher pour l’un ou l’autre. C’est plutôt un élément qu’il vous faudra avoir en tête une fois votre décision arrêtée.

Les accessoires : clavier, stylet, etc.

Au-delà de la configuration et de l’écran plus large, l’iPad Pro a évidemment l’avantage des accessoires. L’Apple Pencil 2 est bien plus agréable à prendre en main pour écrire ou dessiner. Même son utilisation au quotidien est mieux pensée.

Néanmoins le Pencil compatible avec les iPad, iPad Air et même iPad mini n’est pas un mauvais produit. Il est juste moins abouti. Son design cylindrique parfaitement lisse le rendra un peu glissant si vous l’utilisez longtemps et que vous avez les mains moites.

Côté clavier les Smart Keyboard des différents iPad offrent une expérience plutôt comparables – sauf si on saute le pas et décide d’investir dans le Magic Keyboard réservé à l’iPad Pro.

A franchement parler, mis à part une impression visuelle (l’écran sans bordure étant plus plaisant), on travaille de manière quasi similaire avec un iPad/iPad Air et un iPad Pro 11 pouces associé à un clavier. L’iPad Air aura toutefois notre préférence par rapport à l’iPad : à boîtier quasi identique, il offre davantage d’affichage, ce qui est particulièrement pratique quand on travaille en multitâche, avec deux applications ouvertes, côte à côte.

Il y a un dernier point qu’on peut aborder si on hésite entre les iPad, c’est celui de la connectique. Les iPad et iPad Air continuent de miser sur le Lightning, brancher une clé USB sera donc obligatoirement synonyme d’adaptateurs. Sur ce point, l’iPad Pro acceptera les clés USB-C sans broncher mais il vous contraindra également pour le reste à vous équiper d’une armée d’adaptateurs. Cependant, le fait qu’il propose un port USB-C vous facilitera au moins la vie de ce point de vue. Néanmoins, dans la plupart des cas, il faudra apprendre à passer par un service de stockage dans le cloud. C’est souvent ce qui est le plus simple et le plus rapide.

L’iPad Pro est assurément l’iPad doté des meilleurs accessoires. Néanmoins, la présence de Smart Connector sur tous les iPad de la gamme (à l’exception de l’iPad mini) font de chacun des modèles une tablette transformable en PC ou outil de prise de note.
En pondérant la question du prix, c’est l’iPad Air qui aurait notre préférence, néanmoins, pour la simple et bonne raison qu’il offre la meilleure diagonale d’écran des deux tablettes grand public, ce qui est pratique pour écrire avec l’Apple Pencil ou travailler avec le clavier.

La question en suspens de la caméra et de la réalité augmentée

Depuis l’iPad 2, les tablettes d’Apple embarque une caméra avant et arrière. Leurs formats, assez peu compacts en comparaison de ce que proposent les iPhone, par exemple, n’en ont pas fait des appareils photo de choix. Pourtant, certains utilisateurs, dont les yeux sont fatigués ou qui aiment avoir un gros viseur, apprécient de réaliser des clichés avec les iPad. On ne leur jettera pas la pierre, attention toutefois : les résultats risquent forts d’être décevants.

En l’occurrence, l’iPad Pro a réalisé un véritable bond en avant avec sa version 2020 qui embarque désormais deux modules arrière, un ultra grand-angle (10 Mpixel) ayant rejoint le grand-angle habituel (12 Mpixels). La partie photo progresse donc, mais c’est surtout vers la réalité augmentée que cet iPad Pro s’est tourné, avec l’ajout d’un LIDAR pour mesurer la profondeur de champs avec efficacité et créer une carte en 3D précise de l’environnement.

L’iPad 2019 et l’iPad Air 2019 proposent tous les deux un capteur 8 Mpixels à l’arrière, pas de quoi s’emballer. Les photos seront honnêtes en pleine lumière et rapidement bruitées quand l’obscurité viendra.
L’usage de la réalité augmentée est évidemment possible avec ces deux iPad. L’expérience est plutôt probante et agréable, bien que moins précise qu’avec l’iPad Pro sur certains aspects. L’écran offre une belle fenêtre de visualisation, tandis que leurs poids les rendent plus agréables à utiliser que l’iPad Pro.

En l’espèce, le combat tourne à l’avantage de la plus haut de gamme des tablettes d’Apple, mais la question de la photo et de la réalité augmentée sur iPad nous semble davantage être, pour l’instant, un bonus ou un aspect anecdotique.

L’infographie ci-dessus ne s’affiche pas ? Cliquez ici.

Enfin pour vous décider et choisir un modèle, vient la question du prix. Vous trouverez ci-dessus les prix de tous les modèles d’iPad disponibles actuellement. A vous, au regard de ces tarifs et de ce que vous avez lus de choisir le modèle qui vous satisfera le plus, entre stockage, connectivité réseau, taille d’écran et, bien sûr, usages…

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Pierre FONTAINE