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On a testé Blu, le forfait mobile gratuit qui veut séduire les jeunes

Proposer un service de téléphonie free to play à destination des 15-25 ans possesseurs d’un Android, c’est l’ingénieuse idée du MVNO Prixtel. Nous avions pu tester la version bêta.

Après sept mois de bêta, l’opérateur Prixtel lance officiellement son forfait Blu qui permet de communiquer gratuitement si l’on accepte d’être exposé à de la publicité. La société se targue d’avoir déjà conquis près de 50 000 utilisateurs et promet de se lancer sur iOS dans le courant de l’année.

Il faut gagner des éclairs pour communiquer

La promesse de Blu est très alléchante. Communiquer gratuitement, à partir du moment où on a gagné suffisamment d’éclairs. Ces derniers sont obtenus en téléchargeant des applications ou en regardant des annonces vidéos, par exemple. Le MVNO Prixtel, qui propose ce service en s’appuyant sur le réseau 4G et 4G + de SFR, se rémunère grâce aux annonceurs. Ces derniers étant ravis de pouvoir toucher une communauté potentielle de jeunes de 15 à 25 ans.

Nous avions pu tester la version expérimentale avec un bilan mitigé. Depuis, la navigation a été légèrement modifiée et de nouvelles missions ont été ajoutées pour gagner des éclairs. Mais le fonctionnement du service reste inchangé. Voici notre test effectué au mois de juin dernier :

Le service mobile fonctionne sans accroc

Il suffit de télécharger l’application sur Google Play pour s’inscrire et demander sa carte SIM qui est livrée par courrier dans les cinq jours. On peut choisir la portabilité de son numéro ou ouvrir une nouvelle ligne. Blu s’engage à assurer l’entrée en service dans les 8 jours suivant votre demande, ce qui a été le cas pour nous. Une fois la carte SIM installée, on a la bonne surprise de découvrir que l’on est crédité d’office de 1000 éclairs. De quoi tester le réseau : appels, SMS, MMS, navigation internet. Tout fonctionne sans accroc. Le partage de connexion, en revanche, n’est pas autorisé.

Blu siphonne vos données personnelles

En commençant à utiliser Blu, nous avions une appréhension :  celle d’être spammés par de la publicité et que cette dernière s’immisce dans tous nos usages. Ce ne fut pas le cas. En revanche, nous nous sommes aperçus que Blu siphonne les données personnelles dans les grandes largeurs. En témoigne ce message (voir ci-dessous) que vous êtes obligés d’approuver si vous souhaitez utiliser le service. Vous consentez à ce que Blu puisse lire toutes vos notifications et applications mais aussi, s’ils apparaissent dans vos notifications, les noms de vos contacts et le contenu des messages que vous recevez. Blu se réserve le droit, en outre, de masquer certaines notifications et boutons d’actions. Sacrément intrusif !

Deuxième déconvenue, notre compteur a été remis à zéro moins d’une semaine après notre gain de bienvenue. Il a fallu alors se retrousser les manches et commencer à gagner des éclairs. « Il suffit que vous installiez un écran de verrouillage publicitaire, que vous téléchargiez quatre applications et que vous partagiez d’autres applis à 10 amis, pour obtenir une formule à 10 Go de data valables durant un mois ou bien un pack 5 heures d’appels, SMS et MMS illimités et 2 Go de data », nous avait indiqué David Charles, le fondateur de Prixtel. Le défi paraissait facile à relever.

Gagner des éclairs, ça n’est pas si facile

Voici le type de publicité vidéo qu’il faut regarder pour gagner des éclairs.

Connectés en Wi-Fi, nous nous précipitons alors sur l’application pour passer en revue les différents moyens de gagner rapidement des éclairs. Première possibilité : regarder des annonces vidéo dans « La plage à vidéo ». Un peu fastidieux puisqu’il faut attendre qu’une petite croix s’affiche en haut à droite de l’écran pour passer à autre chose. C’est la déconvenue car notre compteur reste à zéro. Nous enchaînons alors les vidéos, toujours sans aucun effet sur le compteur. Paniqués, nous nous rendons sur « La plaine aux apps ». On repère une appli de karaoké qui peut nous valoir plusieurs centaines d’éclairs. Résultat : toujours rien. On enchaîne alors frénétiquement les téléchargements d’une appli de grande distribution et de jeux vidéo. Aucun éclair à l’horizon.

La FAQ précise bien qu’un délai de 24 heures est parfois nécessaire pour la mise à jour des éclairs, le temps d’obtenir la validation des partenaires. Ce sera le cas dans la majorité des situations mais certains ne nous seront jamais crédités. Nous finissons par atteindre péniblement les 30 éclairs. On se tourne alors vers « La mer de pub » qui consiste à subir un lock screen garni d’une publicité à chaque fois que l’on déverrouille son smartphone. On a beau verrouiller et déverrouiller compulsivement notre appareil, toujours aucun éclair !

Désespérés, nous prenons la décision de partager des applications avec nos amis et de leur proposer de télécharger Blu, parce que c’est ce qui paye le plus. Convertir quelqu’un au service, c’est l’assurance d’empocher 20 000 éclairs… Erreur fatale ! Non seulement personne ne va suivre nos  incitations, mais en plus, nous venons de perdre plusieurs éclairs en envoyant des SMS. Notre compteur redescend à 25 !

Un coup d’œil à la liste des boosters achève de nous désespérer. Pour décrocher le fameux pack « Piment max » avec 2 Go de data et appels, SMS et MMS illimités durant 1 mois, il faudrait que nous totalisions 7000 éclairs. Nos amis n’étant d’aucune sollicitude, nous serions contraints de lancer 1750 annonces vidéo ou de télécharger environ 46 applications pour parvenir à un tel résultat. Même le plus petit booster « Cerise » avec appels illimités durant 24 heures nécessite de récolter 300 éclairs. Alors, cette-fois, nous abandoons.

Ce qui nous a surpris, c’est que les seules actions qui rapportent beaucoup d’éclairs sont celles qui impliquent de solliciter son entourage. Et cela nuit grandement à l’aspect ludique du système.

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Amélie Charnay