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Numéros 0 800 : La concurrence peu présente

L’absence de portabilité freine la concurrence dans les différentes catégories de numéros 0 800, sur un marché français où le service au client reste, qui plus est, perçu comme un coût facturé au prix fort.

La concurrence sur les numéros 0 800 tarde à entrer dans les faits. Elle est pourtant ouverte depuis maintenant plus d’une année. “Malgré des offres jusqu’à 50 % moins chères que celles de France Télécom (numéros Vert, Azur, Indigo, NDLR), les entreprises ne font appel à nous que dans le cadre de nouveaux projets”, remarque Sandrine Couasnon, chef de produit NTS chez Colt Telecom, qui n’en aurait vendu que cent cinquante.

L’exception française

“Le marché est très lent à se développer, tant pour les numéros gratuits que pour ceux à coûts partagés”, confirme Pierre Olivier Giffard, responsable du marketing PME chez Siris.Selon le cabinet IDC, France Télécom continue donc de régner en maître sur un marché de 4,5 milliards de francs, et la concurrence aurait engrangé moins de 10 % d’un secteur estimé à cinquante mille numéros. L’Autorité de régulation des télécommunications, dans son rapport public, les regroupe au sein de la rubrique Services avancés et les associe aux prestations télématiques. Or, entre 1998 et 1999, ces services avancés ont bondi de 15 % pour atteindre 10,3 milliards de francs, soit une somme presque équivalente à celle des revenus des lignes louées.En Angleterre, BT a perdu la moitié de ses clients sur ce type de numéro au profit de ses concurrents, tout comme en Belgique, où l’opérateur historique n’est plus en position dominante. En France, 9 Telecom, Cegetel, Siris, GTS Omnicom, et MCI WorldCom commercialisent des offres de numéro gratuit (0800 et 0805), plus attrayantes que celles de France Télécom, même si elles diffèrent sur le minimum de facturation, l’abonnement, les frais de mise en service et le mode de tarification.

Le salut viendra des PME

“L’absence de portabilité de ces numéros freine le jeu de la concurrence”, insiste Sandrine Couasnon. Car, opter pour un autre opérateur implique aujourd’hui de changer de numéro, ce qui fait réfléchir à deux fois les grandes entreprises qui communiquent depuis plusieurs années sur ces numéros d’appel. Chez nos voisins, leur portabilité est effective. Le problème, purement technique en France, pourrait être résolu en 2001.En ce qui concerne les numéros à coûts partagés, plus récents, la bataille est certes plus vive entre France Télécom d’une part, et 9 Telecom, Cegetel, GTS-Omnicom et Siris, d’autre part. “Mais, elle ne porte que sur les paliers allant jusqu’à 98 cts la minute”, ajoute Pierre Olivier Giffard. Les opérateurs veulent accéder aux paliers supérieurs, qui correspondent aux numéros à revenus partagés, comme ceux qui sont utilisés par TF1 pour l’émission Qui veut gagner des millions ? “Ils demeurent la chasse gardée de France Télécom”, martèlent-ils. Ils n’ont d’autre solution que de viser le marché vierge des PME-PMI, vaste, mais moins rompu aux exigences de la relation clients.

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Jo Cohen