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Nouvo.com cherche repreneur, désespérément

La web TV de Eric Clin et François Nivière, au bord de l’asphyxie, a 15 jours pour trouver des fonds. Un éventuel clap de fin accélérerait la consolidation du secteur.

Les jours de Nouvo.com sont maintenant comptés. “Nous sommes victimes du retournement de stratégie de grands groupes qui ont désormais une position attentiste sur le web du fait de la mauvaise tenue des marchés financiers “, explique Valérie Tubiana, directeur financier de Nouvo.Créée en avril dernier, la start-up est spécialisée dans la vidéo à la demande sur le net. Après un premier tour de table de 12 millions de francs, Nouvo n’est pas parvenue à boucler sa deuxième tranche, lâchée par la majorité de ses anciens actionnaires. Au premier rang des investisseurs originels figure le Britannique Emap, 3e éditeur de presse magazine en France, détenteur de 13 % du capital pour un investissement initial de 6 millions de francs (0,91 million d’euros).” Nous avons considéré qu’être opérateur de télé sur internet n’était pas notre métier de base “, explique Dominique Busso, directeur d’Emap Digital France. En réalité, cette décision découle du revirement stratégique de la maison mère britannique. En novembre 2000, Emap annonçait la réduction de ses investissements sur le réseau des réseaux : de 250 millions de livres (395,5 millions d’euros), ils passeraient à 120 millions. C’était une manière de rassurer les marchés financiers pour tenter de faire remonter son cours de Bourse, divisé par deux en douze mois.

À la recherche de capitaux

En conséquence, Emap France ne veut plus prendre de parts minoritaires, dans des sites, préférant désormais se recentrer sur la production, l’édition et la diffusion de contenu sur internet. Parmi les autres actionnaires de Nouvo, seul Christophe Sapet, cofondateur d’Ixo (ex-Infonie) ?” qui avait déjà remis au pot 300 000 euros (2 millions de francs) au mois de novembre, après un investissement initial de 760 000 euros ?” aurait été prêt à réinjecter de l’argent frais, mais “pas tout seul “.Pourtant, les besoins financiers de Nouvo ne sont pas faramineux : 13 millions de francs cette année, et 15 millions l’an prochain. Des discussions ont même eu lieu, jusqu’à la semaine dernière, en vue d’un rapprochement avec Canal Web. Mais Jacques Rosselin, le fondateur de la doyenne des web TV françaises, est également à la recherche de capitaux.Toutefois, ” les contacts ne sont pas rompus “, estime-t-on chez Nouvo, qui a réalisé 30 500 euros de chiffre d’affaires sur les trois derniers mois. Elle prévoit d’engranger 15 200 euros pour le mois de mars, grâce aux opérations de sponsoring d’émissions.La télé en ligne table sur un équilibre d’ici deux à trois ans. D’autant quavec 1,5 million de pages vues, Nouvo a réussi à faire sa place dans les web TV. Tournée spécialement vers un public de 25-35 ans, elle propose une partie magazine, avec une vingtaine de chroniques ?” musique, littérature, mode, etc. ?” et une partie programmes, avec des productions originales de fictions et courts-métrages.

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Nathalie Brafman