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Noël, test de l’année pour les marchands en ligne

Noël 2000 aurait dû marquer l’avènement du commerce électronique. Mais, entre temps, la chute des valeurs Internet est passée par là, ébranlant les rêves les plus démesurés. Malgré tout, la croissance du commerce en ligne reste forte.

Noël n’aura pas d’effet euphorisant sur les marchands. Pourtant, les indicateurs sont au vert. Structurellement d’abord : en France, le marché du commerce électronique devrait atteindre 4 à 4,5 milliards de francs sur l’année. Soit, au moins deux fois plus qu’en 1999. La croissance est donc toujours bonne, même si le marché ne touche pas une population très importante. Selon Philippe Ausseur, analyste chez Ernst & Young, ” sur les 6 millions d’internautes réguliers en France, il y a 800 000 acheteurs, dont 200 à 300 000 réguliers, dépensant plus de 5 500 francs sur Internet par an “.Et la période des fêtes est la plus fructueuse. Elle génère, suivant les pays, entre 30 et 38 % du total des revenus annuels des marchands. En France, Ernst & Young prévoit que le marché de Noël atteindra, au mieux, 1,5 milliard de francs. Forrester fournit un chiffre plus optimiste, en estimant à près de 2 milliards de francs la cyber-hotte du Père Noël.Parmi les produits les plus vendus, on retrouve les mêmes catégories phares qu’en 1999 : les livres et les biens culturels arrivent en tête, suivi des ordinateurs, des voyages, et de la gastronomie.Seule différence notable avec l’année précédente, la vente de vêtements semble commencer à percer sur Internet. Selon Ernst & Young, 19 % des cyber-consommateurs en ont acquis cette année. La Redoute et Les 3 Suisses annonçant même réaliser 20 % de leur chiffre d’affaires online sur ce type de produits. Dommage pour Boo.com, le site spécialisé sur les vêtements de sport fermé cet été, qui ne pourra pas tester la réalité de ce nouveau comportement d’achat.Par ailleurs, les fêtes ne semblent pas avoir d’influence sur le trafic des sites de commerce électronique. Selon l’institut NetValue, entre 65 et 72 % des internautes visitent tous les mois un site marchand. Si novembre et décembre se situent dans la fourchette haute, la différence n’est pas extraordinaire avec des mois traditionnellement plus calmes, comme juin (69,8 %) ou juillet (67,7 %). En revanche, l’écart se creuse pour ce qui est du temps de connexion sécurisée. En novembre, les internautes surfé 50 % de leur temps sur des pages sécurisées. Si ce chiffre assure une volonté d’achat de leur part, il peut aussi inquiéter sur le temps dont doit s’acquitter un acheteur pour réaliser sa transaction.Autre tendance marquante de cette période des fêtes, les moteurs de comparaison de prix semblent trouver leur place sur Internet. Alors que le taux de conversion d’internaute en cyber-consommateur se situe entre 5 et 6 %, un utilisateur d’un site comme Kelkoo se transforme deux à trois fois plus souvent en acheteur.Malgré tout, les marchands de l’Internet sont encore en période d’essai. Les internautes attendent d’eux autre chose que des promesses. ” Selon nos études, seules 15 % des commandes passées en ligne sont arrivées en temps et en heure cette année. Et 25 % des commandes ont tout simplement été perdues “, déclare Philippe Ausseur. Les déconvenues des internautes à Noël dernier quant aux délais de livraison de leurs commandes ne pourront pas se réitérer éternellement. Au risque de freiner la croissance d’un marché encore émergent.Sous couvert d’anonymat, le fondateur d’un célèbre site marchand précisait, il y a quelques jours à 01Net., qu’il ne pouvait pas garantir les délais de livraison sur des commandes passées après le 12 décembre. La gestion de la montée en charge pendant la période des fêtes ne semble pas encore totalement maîtrisée. Même les ” pure players “, ne possèdent pas de réseau de livraison encore bien rôdé.Tous les problèmes ne seront donc pas résolus cette année. ” Finalement, c’est encore Chronopost qui sortira comme le grand vainqueur de Noël, comme en 1999 “, s’amuse Philippe Ausseur.

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Frantz Grenier