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Nintendo : « Avec la 3D, nous nous sommes un peu oubliés »

Interrogé par 01net., Ludovic Amouroux, chef de produit au sein de Nintendo France, revient aujourd’hui avec humilité sur le lancement controversé de la 3DS et assure que désormais, « l’impulsion » est donnée.

Porté par un catalogue typique de la firme – Mario Kart 7 arrive début décembre, et Super Mario 3D Land sort demain, vendredi 18 novembre –, la 3DS s’apprête à connaître son premier Noël. L’occasion pour nous de faire le point sur ses débuts et sur son avenir…

3DS : état des lieux

01net. : quel est l’état des lieux de la 3DS en France ?
Ludovic Amouroux :
nous avons baissé le prix il n’y a pas très longtemps. Il est vrai que nous avons eu un démarrage plus compliqué en termes de ventes que nous le pensions. Avec ce nouveau tarif, un rythme de croisière est en train de se mettre en place. On espère désormais que la sortie de Mario Kart 7 et de Super Mario 3D Land donneront une nouvelle impulsion à la console.

Quel est le parc installé de 3DS en France ?
Je ne peux pas encore donner de chiffres. Des annonces seront faites d’ici à quelques semaines. Pour l’instant nous sommes encore dans le secret. [d’après nos estimations, le parc installé est de 500 000 consoles environ, NDLR].

Se vend-elle mieux que la DS désormais ?
Si on cumule DSi, DS Lite, DSi XL, nous sommes sur des niveaux similaires. Mais elle se vend bien sûr plus que la première DS, qu’une DSi seule ou qu’une DSi XL, etc.

Et par rapport au lancement de la DS, les ventes sont dans le même registre ?
Effectivement, nous sommes sur les mêmes niveaux de ventes que ceux au lancement de la première DS [en novembre 2005, Nintendo annonçait avoir dépassé les 420 000 consoles vendues en six mois. Sur la même période, la 3DS atteindrait 500 000 unités, même si le contexte est différent. Il y a six ans, la société prévoyait d’atteindre les 700 000 pièces écoulées à Noël, NDLR]. Mais depuis la baisse de prix, il y a une impulsion qui la situe au-dessus du niveau de ces ventes.

Tout le monde s’accorde à dire que les ventes de la 3DS ont été décevantes. Mais le sont-elles vraiment ou s’agit-il plutôt du contrecoup des ventes exceptionnelles de la DS et d’attentes excessives ?
Effectivement, on s’est peut-être dit que l’impulsion allait arriver très vite et beaucoup plus en amont. Pour autant, je ne parlerais pas d’échec. Peut-être que nous avons été un peu trop gourmands dans nos prévisions de ventes. Mais nous sommes contents de voir que la 3DS séduit désormais les joueurs. C’est le concours de la baisse de prix et du développement du line-up, car ce sont les jeux qui font vendre une console, il ne suffit pas qu’elle soit jolie.

01net. : A l’heure actuelle, quel est le jeu le plus vendu ?
Ludovic Lamouroux (il hésite) : aujourd’hui, c’est Nintendogs. Mais attendons de voir Mario Kart 7 et Super Mario 3D Land, qui je pense vont dépasser les niveaux de ventes de ce leader.


Nintendogs fit les grandes heures de la première DS.

A la sortie de la première DS, Super Mario 64 était un jeu de lancement, mais « l’impulsion », pour reprendre votre expression, a vraiment eu lieu avec Nintendogs. Avec la 3DS, ce titre est un jeu de lancement et c’est désormais à Super Mario 3D Land de donner à son tour « l’impulsion ». Etonnant renversement des rôles, non ?
C’est qu’entre temps, nous avons réussi à redonner un certaine aura à la licence Mario. Il faut voir les succès qu’ont été New Super Mario Bros Wii ou Super Mario Galaxy. On remarque que Mario est devenu la nouvelle icône de Nintendo – ou plutôt, il est redevenu l’icône de Nintendo. C’était moins le cas à l’époque de Nintendogs.

Il y a une nouvelle génération de joueurs Mario ?
Il y a une nouvelle génération de joueurs arrivés avec la Wii et la DS, une nouvelle génération casual, entre parenthèses, qui est encore accro à Mario et je pense que c’est ça qui fera la différence en fin d’année avec les deux nouveautés.


Le nouveau Mario, sur 3DS, aime toujours autant les pièces…

01net. : dans un contexte de crise économique, dans lequel on sait que les joueurs occasionnels sont les premiers à sacrifier leur budget loisir, Nintendo peut-il toujours miser sur le grand public ?
Ludovic Amouroux
: sur Nintendo 3DS, on essaie déjà d’installer les joueurs, de faire en sorte qu’ils adoptent la console. Nous n’avons pas encore sortis de jeux vraiment grand public, mais ça viendra.

On a l’impression que l’expression « 3D » a complètement disparu de la bouche de Nintendo.
Vous avez complètement raison ! La 3D a été mise en avant pour la 3DS tout simplement parce que c’était notre étendard sur le lancement de la console, ce qui nous différenciait. Nous avons beaucoup communiqué dessus à cette époque, mais nous nous sommes un peu oubliés au passage, nous, Nintendo. Or l’essentiel, ce n’est pas la console, mais les jeux. C’est pour eux que l’on achète une console. Nous sommes revenus à ce que les gens adorent, du Mario Kart, du Mario Land.

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Jean-Marc Aubry