Passer au contenu

Netflix laboure le terrain du jeu vidéo et espère récolter gros

Netflix rivalise moins avec les autres services de streaming qu’avec les jeux vidéo, de l’aveu même de l’entreprise. C’est pourquoi la plateforme propose depuis 2021 un catalogue de jeux mobiles accessibles à tous ses abonnés. Une stratégie à infusion lente qui doit aider Netflix à retenir ses abonnés, et à en recruter.

En novembre 2021, Netflix se lançait assez discrètement sur un nouveau créneau, celui du jeu vidéo avec en ligne de mire ses abonnés mobiles (iOS et Android). L’offre était modeste à l’époque, aussi bien en termes de quantité (5 jeux en tout) que de qualité. À l’époque, il s’agissait en effet de titres assez basiques pour tuer le temps.

Une offre discrète qui prend de l’ampleur

Ces jeux sont accessibles sans frais supplémentaires autres que l’abonnement à Netflix, ils n’affichent aucune publicité et ils n’ont pas non plus d’achats intégrés. Une fois le titre installé sur le smartphone, il faut montrer patte blanche pour pouvoir y jouer, c’est à dire se connecter avec son compte Netflix.

Depuis, le catalogue a beaucoup grossi : on trouve en effet 67 jeux à télécharger depuis l’App Store et le Play Store. 86 sont en développement, dont 16 en gestation au sein des studios « maison ». Netflix a en effet joué du carnet de chèques pour s’offrir des talents, à l’image du studio Night School qui a récemment mis en ligne Oxenfree II: Lost Signals. Un jeu proposé sur Netflix donc, mais disponible aussi sur PC, PlayStation et Switch. À ce jour, c’est le plus « gros » titre jamais produit par Netflix.

© Netflix

Trois studios supplémentaires sont tombés dans l’escarcelle de la plateforme, qui en a créé deux autres ex nihilo dont un à Helsinki, en Finlande, haut lieu du jeu mobile (c’est aussi la patrie de Rovio, à l’origine d’Angry Birds). En un an et demi, il s’est donc passé beaucoup de choses du côté du jeu vidéo chez Netflix, même si les résultats sont, pour le moment, assez limités. Selon Sensor Tower, le service de streaming aurait enregistré depuis son lancement 44 millions de téléchargements, ce qui représente 2,3 millions de téléchargements par mois, ou encore un téléchargement pour 100 abonnés.

On est très loin des cadors du jeu mobile : Subway Surfers a dépassé les 20 millions de téléchargements rien qu’au mois de mai ! Netflix a donc une belle marge de progression qui pourrait passer par un rapprochement encore plus important entre ses jeux et ses franchises. Après tout, les deux titres les plus populaires s’inspirent de programmes produits par l’entreprise : le jeu de rencontres amoureuses Too Hot to Handle, et Stranger Things: 1984.

Des jeux Netflix sur tous les appareils

L’autre écueil, c’est que les jeux développés pour le compte de Netflix ne sont proposés que sur les smartphones et tablettes iOS et Android. Certes, cela représente un bassin important de joueurs, mais le groupe est encore très loin de son objectif qui est de faire en sorte que ses jeux puissent être jouables « sur tous les appareils Netflix que vous possédez ». Ce qui inclut les téléviseurs connectés et les ordinateurs, bien sûr.

L’ambition de la plateforme de streaming en la matière est immense. Il s’agit moins d’offrir un passe-temps entre deux épisodes que de se lancer à l’assaut des jeux qui concurrencent directement Netflix. En 2019, l’entreprise l’affirmait déjà : « Nous sommes davantage en concurrence avec Fortnite qu’avec HBO (et nous perdons [face à Fortnite]) ». Le catalogue de jeux va continuer à gonfler, mais surtout le studio de développement californien de Netflix a ouvert le chantier d’un « jeu multiplateforme AAA ». Des anciens de Halo, Overwatch et Destiny sont aux manettes.

Netflix joue la carte du long terme pour sa stratégie entourant les jeux vidéo, qui doit prendre le relais d’une croissance du chiffre d’affaires en reflux : 24 % en 2020, 18,8 % en 2021 et 6,4 % en 2022. Pour la première fois de l’histoire de l’entreprise, la hausse des ventes passait sous le seuil des 12 %.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Source : The Ringer


Mickaël Bazoge