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Microvision, la réalité augmentée devient réalité

Remplacer l’écran, cathodique ou plat ? D’innombrables labos planchent là-dessus. L’idée de Microvision ? Cesser d’afficher l’image sur un support et l’inscrire sur la rétine.

Cela fait plusieurs dizaines d’années que maints laboratoires tentent de concevoir des dispositifs alternatifs aux écrans traditionnels. Globalement, ces derniers sont à ce jour de deux types : des tubes à électrons ou des écrans plats, à plasma ou cristaux liquides. Dans les deux cas, on crée une image destinée à être regardée, c’est-à-dire recréée au niveau de la rétine.La technologie développée par Microvision repose sur un principe différent. L’image en tant que telle disparaît. Elle n’existe qu’au niveau de la rétine, grâce à un procédé optique basé sur un flux de pixels qui balaie l’?”il à haute fréquence. L’écran est en quelque sorte court-circuité, au profit d’informations électroniques directement décodées par la rétine.On comprend bien les avantages d’un tel principe sur les traditionnels moniteurs. D’abord la taille du dispositif, miniaturisable au point de s’accrocher à une branche de lunettes. Cela permet d’imaginer sa généralisation au sein d’appareils pour lesquels l’écran est traditionnellement un problème. Ainsi, en lui ajoutant quelques grammes, on transformerait un téléphone mobile en terminal doté de l’équivalent d’un écran de grande taille.Ensuite, la qualité de l’image, et notamment sa résolution. Le RSD (Retinal Scanning Display) se compose de trois sources (rouge, verte et bleue) de lumière à basse intensité, qui produisent les pixels envoyés sur la rétine. La qualité de l’image ne dépend donc plus de la taille minimale des pixels ou de la luminescence d’une plaque vitrée, qui s’use avec le temps (comme pour un écran traditionnel), et n’est plus influencée par des phénomènes externes comme des traces de doigts ou l’éclairage ambiant. La seule limite tient dans la qualité des sources lumineuses.La liste des avantages ne s’arrête pas là. Par rapport aux écrans qui équipent les ordinateurs portables, la technologie présente l’intérêt de sa très faible consommation électrique (une vaste matrice de pixels lumineux étant remplacée par trois minuscules sources lumineuses) et sa robustesse (résistance aux chocs et aux rayures). Sans parler du coût de production, dont Microvision assure qu’il sera infiniment plus bas que celui des techniques complexes mises en ?”uvre pour produire des écrans.Mais, indépendamment de la prouesse technique et de l’originalité du concept, le principal intérêt du RSD provient de son utilisation, notamment en matière de ” réalité augmentée “. Cette dernière, dérivée de la notion de ” réalité
virtuelle “, désigne la possibilité de surimposer des informations visuelles et contextuelles au champ de vision d’un utilisateur.Microvision ne s’y est pas trompé, en destinant prioritairement son dispositif aux applications industrielles, médicales ou militaires. Tout en opérant, un chirurgien verrait les informations relatives au patient (rythme cardiaque et autres données vitales). Un mécanicien feuilletterait en permanence une documentation technique, sans perdre de vue la tâche qu’il est en train d’accomplir.Qu’il s’agisse du domaine industriel ou ludique, un tel procédé titille l’esprit, tirant parti du fait que l’utilisateur ne regarde pas un écran, mais voit des images apparaître en surimpression sur son environnement. Couplé à un dispositif d’analyse et de reconnaissance de formes, on imagine bien la puissance de la technologie, susceptible de produire des lunettes d’un genre nouveau, plus proche de la science-fiction que de nos actuels écrans. Et les premiers appareils à base de RSD seront commercialisés, selon leur concepteur, dès 2001…Reste à savoir si la technologie, comme l’assure son créateur, est réellement sans danger pour l’?”il ?” même lors dun usage intensif. Et si le fait de baigner dans une réalité augmentée ne risque pas, à terme, de brouiller notre perception de la réalité ” réelle ” !Site de MicrovisionProchaine chronique le mardi 6 février

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Cyril Fiévet