Passer au contenu

L’OS temps réel, la force des routeurs-commutateurs

La plupart des fabricants de routeurs mettent en avant leurs composants Asic. Or, la gestion performante de l’ensemble des cartes mères et de leurs extensions tiendrait plutôt à des systèmes d’exploitation temps réel performants.

Quelle différence existe-t-il entre les systèmes d’exploitation (OS) des routeurs-commutateurs et ceux des ordinateurs non dédiés ? Pour Jérôme Bring, directeur Europe de l’éditeur WindRiver Systems, elle vient essentiellement des OS temps réel : “La différence, c’est le déterminisme, c’est-à-dire le temps exact que prendra l’OS pour effectuer une tâche précise.” Ce dernier doit aussi maîtriser les interruptions, ce qui nécessite un partenariat étroit entre les équipementiers et les fabricants de composants télécoms.L’OS sera aussi jugé sur sa capacité à gérer des priorités dans des suites d’événements critiques, que ce soit pour des missiles sol-air ou des routeurs. Entre l’intégration des composants électroniques et les boîtiers disponibles sur le marché se dresse le mur des logiciels que bien des constructeurs développent en interne. Même si, depuis les dernières années, les trois quarts des équipements télécoms vendus fonctionnent avec des OS temps réel et des applications prêtes à l’emploi. Sur certains produits, les briques de base sont le fruit de développements internes, et seule la gestion de certains points spécifiques est externalisée.

Les mêmes outils, mais pas les mêmes résultats

Mais chacun annonce conserver les points essentiels et les plus différenciateurs. Pour Cisco Systems, la sous-traitance est maximale : on se fournit chez l’un des éditeurs de plates-formes les plus éprouvées, et on se focalise sur un point précis avec des spécialistes d’Asic sur mesure. Dans un document d’analyse sur le marché des hauts débits en Europe, Riss Parsons, consultant spécialisé en télécoms du cabinet BWCS, précise : “C’est la chute du prix des boîtiers ADSL qui a permis le décollage du marché en 2001. À l’avenir, ce seront les fonctions logicielles simplifiées qui différencieront les offres. “” Les télécoms, c’est d’abord du logiciel”, surenchérit Ravi Shandar, directeur technique de Redback Networks, spécialiste des équipements télécoms.Pour être concurrentiel, deux choses sont importantes : le time to market et la capacité à faire évoluer son offre en temps réel. C’est d’ailleurs dans les OS temps réel embarqués que se jouent bon nombre des batailles des télécoms. Qui sait, par exemple, que Cisco, pour son commutateur CCSS 11000, utilise les souches logicielles du même éditeur qu’Alcatel ou Marconi pour leurs commutateurs ATM ? Si l’on pose la question aux fabricants, ils répondront par l’affirmative, en précisant toutefois que ce sont les applications qui comptent, et que l’utilisation des mêmes outils ne garantit pas forcément des résultats identiques.

Se concentrer sur son savoir-faire

La réduction des coûts de développement passe par la réutilisation du logiciel. Pour Patrick Coquet, président de 6Wind, une spin off de Thomson-CSF spécialisée dans les routeurs IP v. 6, “il faut se concentrer sur son savoir-faire ?” dans notre cas, le routage IP v. 4-IP v. 6 et la sécurité ?” et se positionner sur une vague de nouveautés”. Même objectif pour OSE, deuxième fournisseur mondial d’OS temps réel. Laurent Accard, directeur technique Europe d’OSE affirme que “la bataille va se concentrer sur les applications embarquées autour du sans-fil et de la sécurité, et, en particulier, sur les téléphones portables. Toutes les fonctions des derniers composants DSP doivent être intégrées “.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Thierry Outrebon