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L’intérim s’ouvre aux anciens dirigeants de start up

CEO Europe propose les services d’ex-start uppers aux jeunes pousses en mal de mentors.

La loi de l’offre et de la demande est respectée. D’un côté, on trouve un vivier important de dirigeants de start up restés sur le carreau après l’e-crack. De l’autre, des jeunes pousses ballottées par la conjoncture, qui aimeraient bénéficier de l’expertise d’un PDG ayant traversé des épreuves comparables. Cofondateur de Vistaprint, Patrick Mataix a eu l’idée de réunir les deux parties au sein de CEO Europe, une entreprise de travail temporaire d’un nouveau genre. Le concept lui est venu de sa propre expérience de créateur d’entreprise.“De la levée de fonds à l’implantation à l’international, je me suis rendu compte combien une aide opérationnelle m’aurait été utile dans chaque étape de développement”, explique-t-il.Créé en octobre dernier, CEO Europe a déjà initié cinq missions et compterait une centaine d’intérimaires. Un portefeuille qui grandit à raison de trois à cinq candidatures reçues par jour. Profil de ces intérimaires de luxe ? Des anciens dirigeants de start up high-tech, âgés de trente-cinq à quarante-cinq ans et bénéficiant en général d’une double formation ingénieur/MBA. Ils interviennent soit en dirigeants uniques de l’entreprise, soit en copilotes.

Un PDG opérationnel dans les quinze jours

D’une durée moyenne de six mois, chacune des missions répond à une problématique clairement identifiée. Et ce qu’il s’agisse d’une levée de fonds, d’une acquisition ou de l’introduction d’une technologie sur un marché, mais aussi ?” moins agréable ?” d’une restructuration, voire d’une préparation à la vente. Avec, donc, le risque réel, pour ces entreprenautes mercenaires, de se voir confier le “sale boulot”. Le prix d’une mission ? “L’équivalent de la rémunération globale (charges sociales, mutuelle, stock options, etc.) d’un dirigeant embauché à plein temps”, esquive Patrick Mataix. Avec quelques avantages à la clé : une entrée en fonction dans les quinze jours et un préavis tout aussi bref en cas de mésentente. Inversement, chaque contrat comporte une option de recrutement à l’issue de la mission. Patrick Mataix ne s’adresse pas directement aux entreprises d’accueil ?” les start up high-tech de vingt à cinquante personnes ?” mais démarche aussi les capital-risqueurs qui les soutiennent.

L’“intérim management”, nouveau marché en France ?

En cas de réussite, CEO Europe pourrait initier un nouveau marché en France. Outre-Manche, l’“intérim management” dans son sens large ?” DRH, DAF, DSI, etc. ?” est particulièrement développé. Cent cinquante sociétés se partagent 320 millions d’euros. Et le marché atteint une croissance de 20 % par an. En France, on note également une recrudescence des cadres intérimaires, ainsi que la création d’antennes spécialisées dans le secteur des hautes technologies ?” Expectra, Plus Intérim, etc.

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Xavier Biseul