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L’individu au c?”ur des projets de développement logiciel

Le facteur humain reste la principale source de réussite d’un projet… et d’échec.

Evaluer les “aléas humains” dans les projets informatiques semble aller de soi. Pourtant, peu de chefs de projet tiennent compte des faiblesses de leurs informaticiens. Des méthodologistes ont réfléchi à la question, laissant de côté les outils, au profit de bonnes pratiques “humaines “. Les méthodologies agiles se concentrent sur l’abandon de la paperasse inutile, mais surtout sur cette règle intangible : privilégier les personnes. L’un des gourous ?” sans doute le plus reconnu pour son attention à l’individu ?” est Alistair Cockburn, créateur de la famille de méthodologies Crystal.

L’instinct et l’émotion ne sont pas pris en compte

Alistair Cockburn part du principe qu’il est difficile de suivre un processus discipliné. Il détermine alors quelles contraintes appliquer aux membres d’un projet, sachant qu’un maximum d’entre eux doivent pouvoir les suivre. Au contraire, une méthodologie comme la programmation extrême (XP) impose une forte discipline, notamment aux développeurs. XP pousse au bout de leur logique le test, la réécriture de codes ou la rapidité. On lui reproche souvent son élitisme. Néanmoins, l’une de ses pratiques clés impose une charge de travail légère ?” pas plus de quarante heures par semaine. “La discipline mène à des méthodes telles que Cleanroom ou la programmation extrême, résume Géry Derbier, responsable de l’activité de développement des systèmes d’information chez Solystic. Elles sont productives, mais risquées. La tolérance, plus facile à mettre en ?”uvre, est moins performante.” La vérité se trouve certainement entre les deux. I2B, société belge de conseil en management, a tenté de formaliser davantage l’impalpable. Selon Jens Pas, son directeur général, “si la pensée rationnelle est celle qu’on utilise couramment pour le développement logiciel, nous sommes surtout des êtres instinctifs et émotifs “. Au cours d’un projet de développement, l’instinct pousse, par exemple, à penser en termes de familiarité avec le travail à effectuer ou d’adéquation du système que l’on conçoit au monde réel. L’émotion, elle, va permettre de gérer son plaisir et celui des utilisateurs, la flexibilité de ces derniers, ses frustrations, ou aider à prévenir les erreurs.Un projet logiciel peut échouer pour plusieurs raisons. Mais la mauvaise utilisation des talents individuels est la plus fréquente. Il s’agit sans doute là d’une pierre apportée à l’édifice des défenseurs du “génie logiciel comme activité créatrice”. Par opposition à l’ingénierie pure, capable d’assurer un chimérique zéro défaut.

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Philippe Billard