Les vertus thérapeutiques cachées des chats et des blogs

Michael Stora a un credo : guérir par le virtuel. C'est d'ailleurs le titre de son dernier ouvrage, dans lequel ce psychologue-psychanalyste explique l'influence bénéfique des chats et des blogs sur ceux qui les pratiquent.
Michael Stora. A partir de ma propre expérience d'utilisateur. En même temps que je travaillais sur les jeux vidéo, j'ai ouvert sur MSN une salle de discussion : ' Le psy vous reçoit ' pour recevoir des témoignages de ' chateurs '. Et là, je me suis rendu compte que le chat permet à certains de se soigner.Comment cela ?
Le chat est le bal masqué des mots. En chattant, on flirte avec la limite de ses désirs sans la dépasser, on joue à être un autre. C'est un lieu de mise en scène de ses secrets de famille, ses répétitions névrotiques, ses quêtes narcissiques. On y cherche aussi la valorisation au travers des mots de l'autre. Le choix du pseudo, de la police de caractère et de sa couleur vont être le révélateur de la face cachée de son Soi : idéal ou transgressif. Ainsi, une personne qui n'osait pas assumer son identité homosexuelle a commencé à chatter en utilisant un pseudonyme féminin sur un forum hétérosexuel et, perçue comme un objet de désir, a pu plus facilement s'affirmer.En quoi ce travestissement dans un monde virtuel est-il positif ?
Le chat est une étape pour se donner du courage. Il peut aussi avoir une fonction de réparation par rapport à une personne qui trouve son physique ingrat. Cela ne veut pas dire qu'on s'affranchit de la réalité. Dans le chat, l'autre répond. Et quelquefois, ce n'est pas ce que l'utilisateur veut entendre. Même dans un lieu virtuel, il y a un principe de réalité qui agit. De même, l'idée que l'on peut se rencontrer dans la vraie vie apporte une désillusion, mais celle-ci est salutaire. Pour moi, le virtuel ne s'oppose pas au réel. Le chat met en scène la réalité intérieure de ses participants.Peut-on utiliser le chat en thérapie ?
Non, car il y a trop de maîtrise et de retenue à l'écrit. Il manque les lapsus et les associations libres, utiles à une thérapie classique. En revanche, c'est une façon de s'autosoigner. Elle ne convient pas à tous les problèmes. Notamment, à ceux qui ont une conduite addictive et qui ne font reproduire sans fin les mêmes scénarios.Les blogs ont-ils les mêmes vertus ?
D'une certaine manière. Pour moi, les blogs relèvent d'un exhibitionnisme sain. Les plus beaux blogs laissent aussi une grande part de création. Or, toute démarche créative a une fonction thérapeutique par un effet de mise à distance de soi, de l'image que l'on porte sur soi-même.Faut-il avoir peur de laisser ses enfants sur les chats et les blogs ?
Un enfant, s'il peut dialoguer par messagerie instantanée avec ses copains, n'a aucun intérêt à chatter. Un enfant qui chatte se met volontairement en danger, car il est trop livré à lui-même et n'a pas de possibilité de communiquer. C'est un moyen pour lui d'appeler à l'aide et de faire payer à ses parents leur absence. Ou au contraire, il a des parents trop exemplaires et, du coup, il ne met pas en doute le monde des adultes et accorde sa confiance au premier venu.Pourtant, de nombreux adolescents chattent et ont leurs blogs ?
À cet âge, le problème est différent. L'adolescence est une période de transgression. Le chat et le blog représentent alors une façon de flirter avec ses limites, mais aussi de rencontrer ses pairs. L'adolescent a aussi une mauvaise image de lui, le blog va lui permettre de se mettre en avant avec une part valorisante. Toutefois, il faut que les responsables des blogs restent vigilants et imposent des limites, pour faire respecter le droit à l'image, par exemple.Et comment doivent réagir les parents ?
Pour l'enfant, il faut exercer un contrôle rassurant en mettant l'ordinateur dans une salle de passage avec des filtres appropriés. Pour les adolescents, il faut respecter leur intimité et leur faire confiance sans couper le dialogue.
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Hotllywood
Nous avons créé www.nutsforum.com pour cela... Et: si cela ne gueri pas de tout, en tout cas poser des questions claires puis obtenir des réponses sans langue de bois est incontestablement une bonne base pour faire avancer le scmilblick.
Rassurant de savoir que l'on est pas seul./.. ;) -
une.allée.au.clair.de.lune
:sarcastic:
Comme dans tout il y a du bon et du mauvais, ce n'est pas forcement le tchat mais ce que l'utilisateur en fait qui peut-être le problème ... et ça ...
ça change par forcément de la vraie vie .
:youpi: On n'est dans un sacré pétrin comme d'hab avec ou sans virtuel :fume: -
Belzebuth_2
qu'on "joue à être un autre", mais cela dépend certainement du "but" que l'on poursuit à travers le tchat. Certains y vont pour mythonner et se construire leurs propres fantasmes, d'autres (à mon sens, bcp plus rares) pour s'ouvrir. Le vrai problème vient de la "rencontre" des 2 modes, oû l'un des 2 est sincère, et l'autre afabule et se voile la face. Sur les tchats, certains sont vraiment eux-mêmes, bien plus que dans la vraie vie, parce que le "regard" de l'autre pèse bcp moins sur eux.
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Kingsliver
Je ne suis que en partie d'accord avec ce qui est dit plus haut. En effet, si ça peut être une thérapie pour certain (comme ça l'a été pour moi et m'a permis d'évoluer et de m'affirmer) pour d'autre en revanche cela peut complètement les détruire car ils s'enferment dans un univers d'illusions qui leurs sont propres, pire que des geek, ils deviennent ce que au japon on apel des otakus. Après, chacun est libre de faire ce qu'il veut, mais je pense que dans les témoignage qu'a reçu le psy, il y a surment des personnes qui pensent que ça leur fait du bien alors que en réalité ça ne fait que nourir leur besoin de solitude, cette drogue de sensation malsaine qu'ils ont tellement ressentit, que même si ils croivent toujours vouloir s'en débarraser, inconsciement ils ne peuvent plus s'en passer. Sur le web, je rencontre nombre de dépressif, drogué, taré, sataniste, etc...je fais mon possible pour les écouter et les aider, et c'est là que le tchat devient une thérapie, quand il y a quelqu'un pour les soutenir en face. Peut-être est-ce que c'est ce qu'a voulu dire le psy ? En tout cas des jeunes qui se foutent sur la gueule par le biais d'un tchat, c'est pas forcément mieu que si il le faisaient face à face.
Enjoy !
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