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Les télécoms ont leur convention collective

Première européenne, les partenaires sociaux ont signé hier la première convention collective couvrant les quelque 100000 salariés de droit privé du secteur des télécommunications.

Après 18 mois de négociation, une convention collective nationale vient d’être signé. Elle donne, pour la première fois, une définition des métiers. Outre les opérateurs télécoms, certaines start-up Internet sont concernées.Auparavant, ils se répartissaient selon leur employeur entre les conventions collectives de l’industrie, de la métallurgie, des bureaux d’études, voire de l’audiovisuel. Tous les partenaires sociaux se sont retrouvés autour d’une table pendant 18 mois de négociation. D’un côté, le patronat représenté par l’Unetel (Union nationale des entreprises de télécommunication) et le RST (Syndicat réseau et services télécoms). De l’autre, les syndicats : CFDT, CFTC, CFE CGC et FO. La CGT, qui a participé aux débats, a finalement refusé de signer, essentiellement à cause d’une divergence sur les minima sociaux annuels que le syndicat estime trop faibles.
Alors que pour les responsables de la CFTC, cités par Les Echos, “ l
e texte constitue une protection vis-à-vis des tentatives de dumping social “.

Un texte novateur à plus d’un titre

La convention dresse, pour la première fois, une classification des emplois et des parcours professionnels des télécommunications. Les salariés y sont classés en sept groupes (lire l’encadré
Sept catégories d’emploi). Pour chaque groupe, le texte définit la complexité du travail, l’autonomie, l’impact décisionnel, les relations hiérarchiques, les connaissances et les diplômes nécessaires.Pour cela, un observatoire des métiers est créé. De plus, la convention collective incite les entreprises à la négociation et au dialogue social, tant au niveau de la branche que des entreprises. Fait rare : elle institue un régime unique pour personnel cadre et non-cadre. Ce qui n’est pas courant. En matière de prévoyance (frais de santé, assurance décès, retraite), l’employeur prendra en charge au moins la moitié de la cotisation. De plys, un organisme de formation spécifique est créé.

Une reconnaissance des modes de travail

Le texte reconnaît officiellement des modes de travail, considérés comme atypiques à l’image du télétravail et du travail à domicile. Sur le temps de travail proprement dit, l’accord évoque la possibilité de dérogations, notamment pour le repos dominical.De même, les semaines excédant 35 heures pourront être compensées sur la durée, par des périodes de travail hebdomadaires d’une durée inférieure. Du côté social, les organisations syndicales estiment avoir obtenu un ensemble de garanties satisfaisantes, tant en matière de maladie, de maternité que des retraites.Enfin, dans un secteur où la mobilité et la rotation du personnel sont des plus importants, le texte institue un système d’entretiens individuels permettant à chacun de faire le point sur son parcours professionnel dans l’entreprise.

Plusieurs problèmes restent en suspens

D’abord les centres d’appels indépendants, qui sont exclus du champ de l’accord. Or, ils représentent 80 % des salariés du help desk. Certains syndicats voient là une incitation, pour les opérateurs télécoms, à externaliser cette fonction.
Ensuite, les fournisseurs d’accès et de services à Internet sont intégrés à l’accord. Or, aucun syndicat ne les représentait à la table des négociations. Seront-ils d’accord ?

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Hubert d'Erceville, Guillaume Cochard et Philippe Crouzillacq