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” Les survivants du numérique prospèrent “

L’économie numérique connaît un cataclysme : les industries des télécoms, de l’informatique et des médias ont vu leur activité se ralentir brutalement, causant pertes ou licenciements…

L’économie numérique connaît un cataclysme : les industries des télécoms, de l’informatique et des médias ont vu leur activité se ralentir brutalement, causant pertes ou licenciements à grande échelle. Comme la saison des pluies sur la savane, l’abondance des capitaux a permis, entre 1995 et 2000, l’éclosion et l’expansion de milliers d’entreprises de technologie. Nombre d’entre elles ont crû très vite, mais en négligeant de constituer les racines que sont les structures de management et la rentabilité.De fait, le déploiement des infrastructures de télécoms et la maturation du comportement des entreprises et des consommateurs ont été plus lents que prévu, retardant le décollage de nombreux marchés comme l’e-commerce et le haut débit. Dès lors, une concurrence féroce sur les prix a menacé la viabilité de secteurs entiers comme celui des prestataires d’accès à internet et, par effet de domino, l’ensemble de la chaîne de valeur des technologies de l’information.Comme les saisons (la prévisibilité en moins), les marchés financiers sont cycliques et l’effet de ” momentum ” a toujours connu des inversions temporaires. A l’image de la sécheresse associée aux incendies qui touchent régulièrement la savane, la disette de capitaux fait aujourd’hui son ?”uvre.Mais tout n’est pas que désolation, car le progrès des technologies, le déploiement des infrastructures et la maturation des comportements, se poursuivront inexorablement. Ce sont les premiers signes avant-coureurs de la nouvelle saison verte. En outre, la logique darwinienne de survie du plus apte génèrera des pôles de consolidation autour d’entreprises leaders, jeunes ou traditionnelles. Même les cendres des entreprises disparues ou absorbées fertiliseront l’économie traditionnelle, via la créativité et la réactivité qu’apporteront les collaborateurs reclassés issus de ces entreprises. Les survivants seront donc rares, mais plus forts, car leur environnement concurrentiel commence à se dégager et la demande de produits et de services de technologie reste en constante augmentation. Un premier exemple est l’accès haut débit (notamment ADSL) où l’on a assisté à l’élimination de nombreux opérateurs en Amérique et en Europe. En France, seuls deux ont aujourd’hui une offre opérationnelle, sur une quarantaine d’expérimentateurs, début 2000. Pourtant, le marché est aujourd’hui en plein décollage, permettant au petit nombre d’acteurs restant de maintenir, voire d’augmenter leurs prix. Ainsi, aux Etats-Unis, SBC Communications vient de procéder à une hausse de 25 % du prix de l’accès de base ADSL. Une autre illustration est l’e-commerce : un des acteurs survivants en France constatait récemment une forte augmentation de sa marge brute, de 40 % sur un an, grâce à deux effets concomitants : une augmentation des prix rendue possible par la disparition de ses concurrents et l’amélioration de ses conditions d’achat, consécutive à sa forte croissance.Ainsi, l’association de meilleures marges et d’une exécution moins dispendieuse crée les conditions d’une rentabilité améliorée, dont les entreprises survivantes devraient commencer à récolter les fruits dès 2002. Les marchés financiers vont bientôt sen rendre compte. La nouvelle saison des pluies approche.

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