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Les salariés d’Amen cherchent leur salut dans la grève

Suspendus au résultat des négociations entre la maison mère et un éventuel repreneur, ils déplorent l’absence d’interlocuteurs.

C’est un
communiqué de presse publié le 11 avril qui a mis le feu aux poudres chez le prestataire de services Internet Amen
Group. Ce jour-là, Via net.works, la maison mère de l’entreprise (en grande difficulté financière), déclare négocier de manière exclusive avec Claranet pour la reprise de tous ses actifs ?” y compris Amen Group et PSInet Europe. Les
deux parties ont convenu d’arrêter leur décision au plus tard le 30 avril, pour une valeur de rachat fixée entre 26,5 et 27 millions de dollars, réglés en liquide.Les salariés d’Amen apprennent la nouvelle par un simple courrier électronique interne diffusé le 12 avril. À ce document est jointe une série de questions/réponses destinées à rassurer les clients, les actionnaires et les
partenaires des différentes filiales de Via net.works. Mais rien de précis concernant les employés… Aussitôt, Olivier Ruffin, à la fois concepteur du système informatique et directeur technique d’Amen, réagit auprès de ses collègues.
Selon son analyse, Claranet fournissant exactement les mêmes prestations qu’Amen et disposant déjà d’une filiale en France, nul doute que cet éventuel repreneur taillerait dans les effectifs.Les craintes des employés d’Amen s’amplifient deux jours plus tard. Le 14 avril, Olivier Ruffin est mis à pied par Via net.works qui entame une procédure de licenciement pour faute lourde (en cause, une panne de
routeurs que la direction impute à son directeur technique). Dans le même temps, les deux cofondateurs d’Amen, qui continuaient d’intervenir comme consultants, voient leurs contrats stoppés net.

Les conséquences du conflit commencent à se faire sentir

L’ensemble des employés d’Amen en Angleterre et en Espagne entrent alors en grève. Les managers et les techniciens d’assistance d’Amen France en font de même, soit au total quelque 30 grévistes sur la
cinquantaine d’employés d’Amen Group en Europe. Depuis, ce sont des employés de Via net.works qui répondent aux demandes émanant des clients.Dans un communiqué de presse
mis en ligne, les grévistes exigent quatre garanties préalables à toute reprise du travail : le maintien de chaque employé à salaire égal ou supérieur, l’absence de transfert vers
une autre plate-forme technique, le maintien des bureaux actuels et la réintégration d’Olivier Ruffin. A leurs yeux, il s’agit de chercher à obtenir des engagements, au mieux sur le maintien des postes, au pire sur les conditions de
licenciements envisagées.Ni Claranet, ni Via net.works nont répondu à nos questions. Dans l’attente de la date butoir du 30 avril, les conséquences de ce conflit semblent peu à peu se répercuter sur les clients. Selon le porte-parole du mouvement,
le chiffre d’affaires d’Amen aurait commencé à décliner ?” alors que l’entreprise a toujours été rentable. La crainte des partenaires revendeurs se serait concrétisée par des demandes d’explications transmises
par courriel. Et plus de 2 000 questions techniques envoyées par les clients demeuraient en attente de traitement vendredi soir, contre 200 en moyenne pour une fin de semaine normale.

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Laurent Campagnolle