” Le cliché de l’étudiant collé à son ordinateur, passant des heures et des heures à développer des logiciels libres/open source ne tient pas. “ C’est la conclusion de l’ étude Free/Libre and Open Source Software (Floss), réalisée par l’International Institute of Infonomics. Ses auteurs ont analysé les réponses fournies par 2 784 personnes appartenant à la communauté du logiciel libre/open source afin de dégager le profil, les motivations et les habitudes de travail de ses développeurs.Comme l’on pouvait s’y attendre, les développeurs de logiciels libres/open source sont majoritairement des hommes : seulement 1,1 % des répondants au questionnaire étaient de sexe féminin. Autre cliché vérifié, les programmeurs du libre sont jeunes avec seulement 25 % de l’échantillon âgés de plus de 30 ans. “De plus en plus de jeunes gens sont attirés par les logiciels open source/free software”, observent les auteurs de l’étude. Ainsi, les personnes âgées de 21 ans sont les plus nombreuses dans l’échantillon étudié.
Développeur marié et souvent père de famille
En revanche, le cliché du programmeur collé à sa machine et socialement isolé, comme on le voit dans de nombreuses caricatures, est faux. Environ 39,9 % des répondants au questionnaire sont mariés et 17 % ont au moins un enfant. Si 41,1 % des développeurs se déclarent célibataires, ce chiffre n’a rien de choquant, eu égard à la jeunesse de cette population.De même, 70 % des personnes interrogées passent moins de 10 heures par semaine au développement de logiciels libres/open source. Ils sont 21 % à y consacrer entre 6 et 10 heures par semaine, et seulement 7 % à y passer plus de 40 heures par semaine.
Seulement 2 % de chômeurs
Les résultats de l’étude montrent que 70 % des développeurs ont un diplôme universitaire et qu’ils sont 83 % à travailler ou à étudier dans le secteur des technologies de l’information. Côté profession, la majorité du groupe est constituée d’ingénieurs logiciels (33,3 %) et d’étudiants (15,8%).Seulement 2 % de l’échantillon se déclarent au chômage et 14 % des personnes interrogées travaillent en freelance. Enfin, 52 % de l’échantillon développent aussi des logiciels propriétaires dans le cadre d’un emploi salarié.
Linux, système d’exploitation préféré des développeurs
Concernant leurs systèmes d’exploitation de prédilection, ils sont 48 % à préférer la distribution Linux Debian contre 13,8 % pour Red Hat et 9,8 % pour Mandrake. Ils ne sont que 4,9 % à citer FreeBSD et 1,3 % à choisir OpenBSD. Leurs éditeurs de texte favoris sont Vi (38,8 %) et Emacs (36,2 %). Enfin, leurs environnements de bureaux préférés sont Gnome (32,4 %) puis KDE (30,2 %). Il est à noter qu’ils sont 8,3 % à travailler uniquement en mode texte.La majorité des développeurs ne participent qu’à un ou deux projets simultanément (respectivement 28,6 % et 26,7 % de l’échantillon), une minorité de 5 % contribue à six projets et plus.
La liberté, salaire du bénévolat
Les motivations qui poussent les développeurs à travailler pour la communauté des logiciels libres/open source sont diverses. Ils sont 78,9 % à vouloir développer leurs compétences en programmation grâce aux logiciels libres, et 49,8 % sont motivés par l’idée de partager leurs connaissances avec d’autres développeurs. Ils sont aussi 33,7 % à vouloir améliorer les logiciels libres/open source déjà existants et 30,1 % considèrent que le logiciel ne devrait pas être un bien propriétaire.Enfin, et c’est sans doute le plus important, les développeurs de logiciels libres/open source prennent du plaisir à participer au développement communautaire, selon les auteurs de l’étude. “Tandis que les logiciels propriétaires sont associés à l’idée de contraintes de temps et de travail ennuyeux, les logiciels libres/open source sont associés à celle de travail joyeux, de programmes beaux et de haute qualité ainsi quà une meilleure organisation du travail”, affirment-ils.
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