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Les petits secrets des nouveaux propriétaires de Kazaa

Version payante, paradis fiscal, lobbying à Washington DC, la PDG de Sharman Networks s’est exprimée, pour la première fois le 23 avril, sur le rachat du réseau peer to peer.

Première parution le 24/04/2002Début avril, les utilisateurs de Kazaa découvraient que ce réseau d’échange de fichiers hébergeait à leur insu
une technologie Altnet visant à exploiter leurs ordinateurs à des fins commerciales. La première d’une série de surprises.Mardi soir, Nikki Hemming, PDG de Kazaa, s’est exprimée devant la presse. Une première depuis que sa société, Sharman Networks,
a racheté la start-up hollandaise, en janvier dernier.Nikki Hemming a commencé par affirmer que le réseau Altnet n’était pas activé et que son éditeur, Brilliant Digital Entertainment, n’était qu’un partenaire parmi d’autres. Pour reconnaître ensuite qu’il n’en était rien.En effet, son PDG, Kevin Bermeister, est une connaissance de longue date. C’est lui qui a mis en relation Nikki Hemming et les anciens propriétaires de Kazaa. Et il pourrait être l’un des investisseurs de Sharman Networks. Le coup était
donc prémédité et il est difficile d’imaginer qu’un jour Kazaa se sépare d’Altnet.Mais les surprises ne s’arrêtent pas là. En effet, il apparaît que Sharman Networks est enregistrée aux îles Vanuatu, microétat du Pacifique et surtout l’un des paradis fiscaux les moins regardants de la planète.Les bureaux de la société se trouvent pourtant à Londres ou en Australie. “Le choix du Vanuatu est une question d’efficacité fiscale, de gestion des profits “, a justifié la PDG.Peut-être aussi une question d’efficacité… légale. En effet, si aujourd’hui Sharman Networks n’est impliquée dans aucun procès et peut même se prévaloir
du jugement d’un tribunal hollandais en faveur de Kazaa, les associations de défense des droits d’auteur ne devraient pas tarder à s’intéresser de près à son cas.Plutôt que de négocier, Nikki Hemming a choisi la voix feutrée du lobbying. Sharman Networks tente de promouvoir l’Ipuf (Intellectual Property Use Free), un concept juridique, auprès du congrès américain.” L’Ipuf consiste à répartir le coût de la propriété intellectuelle sur toute la chaîne qui va du fabricant de produits informatiques à l’utilisateur final “, explique Nikki Hemming. Un concept plutôt
flou puisqu’elle reconnaît n’avoir aujourd’hui de contacts sérieux avec aucun acteur de cette chaîne.

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Ludovic Nachury, à New York