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Les investisseurs de Partech ne croient pas au pactole de la 3G

A l’occasion de sa conférence annuelle, la société de capital investissement s’est montrée optimiste sur l’avenir du financement des entreprises innovantes. Mais reste sceptique sur les promesses de la 3G.

La 3G n’est pas un segment d’investissement pertinent. C’est juste une évolution technologique qui propose un meilleur débit. Elle ne dégagera pas une nouvelle classe d’acteurs ou de
start-up
, assène un brin provocateur Jean-Marc Patouillaud. L’associé de Partech International n’exclut par pour autant que la troisième génération de téléphonie mobile amène de nouveaux usages, comme
le téléchargement de musique ou la vidéo sur mobile.Depuis sa création en 1982, Partech International investit dans deux secteurs industriels privilégiés : les logiciels et les télécoms. Une fois de plus, les investisseurs n’ont pas dérogé à la règle. Ils ont profité de leur
conférence annuelle pour annoncer un nouvel investissement. Aux côtés de DFJ ePlanet et Stratos Ventures, ils ont investi 7,2 millions d’euros dans First Hop, une société développant une middleware pour les opérateurs
mobiles. La plate-forme proposée par First Hop lui permet de gérer du contenu, comme l’envoi de SMS et de MMS.Si les investisseurs semblent sceptiques sur les promesses de la 3G, ils croient bel et bien dans le développement de services comme les jeux ou les rencontres, par exemple. Dans la
téléphonie, l’innovation vient toujours du grand public, avant d’être intégrée par les entreprises
, ajoute Philippe Collombel, associé chez Partech International.Selon le capital-risqueur, l’avenir des télécoms se situe dans la ‘ multi-convergence ‘. Entendez par là que les opérateurs fixes vont développer des offres mobiles. Ansi, une fois chez
eux, les utilisateurs de téléphone portable pourront passer à la téléphonie sur IP sur leur mobile. neuf telecom et Bouygues Telecom ont récemment annoncé être en discussion sur de tels projets.

L’Europe n’est plus un marché pour le logiciel

En revanche, Partech International est plus réservé sur le secteur du logiciel européen, particulièrement en France. Les PDG des grands comptes sont conservateurs. Il hésitent à investir
dans de nouvelles technologies. Les investissements high-tech ne représentent que 20 % du total des investissements des entreprises françaises, contre 50 % aux Etats-Unis
‘, développe Jean-Marc
Patouillaud.Tant est si bien que le capital-risqueur n’hésite pas à délocaliser certaines sociétés de son portefeuille. A l’image de ce qu’il a fait pour
Total Immersion. L’éditeur de logiciel de traitement de flux vidéo n’a connu une envolée de son portefeuille clients qu’après avoir participé à un salon professionnel américain. Il a ainsi signé avec Fedex, Disney ou encore General Motors.C’est encore aux Etats-Unis que devraient se trouver les perspectives de sorties pour le capital-risqueur, soit à travers des introductions en Bourse soit à travers des cessions.‘ Les grands éditeurs sont à la recherche d’un modèle de croissance. Les jeunes sociétés innovantes peuvent le leur fournir. D’une manière plus générale, les investisseurs se sont félicités de l’opération réalisée
par Kelkoo. On n’a pas assez souligné que toutes les sorties se faisaient vers les entreprises américaines ‘,
poursuit Jean-Marc Patouillaud.Partech reste néanmoins confiant et devrait progressivement investir les 30 % restants de son dernier fonds (de 300 millions d’euros) sur l’année 2005. Avant denvisager de lever un fonds supplémentaire. Mais pas avant la fin
2005.

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Hélène Puel