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Les consoles portables vont mourir, l’avenir est aux smartphones

Alors que les téléphones dans nos poches sont de plus en plus puissants, on n’en finit plus d’annoncer la mort des consoles portables. Mais, cette fois, ça pourrait être sérieux.

C’est presque devenu un sport parmi les pontes des milieux high-tech et vidéoludiques : annoncer la mort des consoles portables. Il y en a tellement qu’on ne les a pas tous en tête, les Cassandre. Mais on se rappelle, en début d’année, alors que la NGP, désormais PlayStation Vita, venait d’être officialisée, la saillie du PDG de Ngmoco. Pour lui, la nouvelle PSP était une console « mort-née ». Aujourd’hui, à en croire nos confrères d’industryGamers, c’est au tour du PDG du géant coréen LG de tirer à boulets rouges sur les consoles portables : « L’ère des périphériques portables dédiés aux jeux est terminée. »

Certes, ni Neil Young, PDG de Ngmoco, ni Jong-seok Park ne sont neutres dans cette histoire. L’un a fait sa fortune en vendant des jeux sur mobile. L’autre vend des téléphones portables et s’est permis cette petite sortie à l’occasion du lancement coréen du LG Optimus 3D, un smartphone capable d’afficher de la 3D sans lunettes, comme la 3DS.

Fin d’une domination technologique

De la 3D pour jouer et regarder des contenus dédiés, comme sur une 3DS, avec, en plus, toutes les fonctions d’un téléphone… Mais que reste-t-il aux consoles ? Pas la puissance technologique, en tout cas. Ce qui faisait auparavant la différence entre nos vieux téléphones portables et une DS ou une PSP.

Pour John Carmack, génie du code derrière les Doom, Quake et autres Rage, il ne fait aucun doute que les portables vont monter rapidement en puissance pour dominer les consoles actuelles et peut-être même, en définitive, les consoles de la génération suivante. Toutefois, à la différence du patron de Ngmoco, ancien d’Electronic Arts, et de celui de LG, John Carmack n’annonce pas la mort des appareils dédiés aux jeux. Et d’éclairer sa position en dépassant l’aspect technologique. Les jeux sur téléphones portables sont un « passe-temps » (a diversion, en anglais) et non pas une « destination », comprenez un jeu dans lequel on se plonge. D’ailleurs, John Carmack partage la vision de certains acteurs du jeu vidéo comme Sony, en indiquant que les gros titres ne semblent pas pâtir de la montée en puissance des jeux pour mobiles.

Pour autant, dans le futur, John Carmack voit un monde où les portables serviront de terminaux mobiles et également de consoles de salon, en déportant l’affichage sur un téléviseur… A l’image de ce que fait déjà l’iPad 2 couplé à une Apple TV.

Le LG Optimus 3D équipé d’un écran autostéréoscopique

Ergonomie à la baisse

Si ce futur où le mobile domine laisse rêveur, on ne peut toutefois que regretter l’appauvrissement ergonomique que cela risque d’induire – même si on ne sait pas de quoi sera fait l’avenir des périphériques. Les écrans tactiles sont parfaitement adaptés à certains usages et à certains types de jeux, le gyroscope a également son charme, mais il faut avoir souffert sur Super Street Fighter IV version iPhone pour comprendre que les pads et sticks sont encore l’avenir du joueur.

L’ergonomie comme dernier bastion intouchable des consoles dédiées ? Sans doute, puisqu’il est évident que, peu à peu, les catalogues mobiles offriront eux aussi des licences qui valent le déplacement. Aussi hérétique que l’idée puisse paraître, pourquoi les smartphones n’auraient-ils pas droit eux aussi à un Mario, à un Sonic ou à un Gears of War ?

Les consoles portables sont-elles condamnées à disparaître ? Sans doute pas, pas tout de suite, mais elles perdront définitivement leur position hégémonique, même dans le core gaming, certainement.

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Pierre Fontaine