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Les administrateurs de start up au banc des accusés

Le spectre des défaillances massives de jeunes pousses plane sur les investisseurs, qui ont peur d’être tenus pour responsables des dérives.

Qu’ils soient fondateurs, business angels, sociétés de capital-risque, amis ou partenaires du premier cercle, tous les administrateurs de start up peuvent trembler face aux difficultés qui se présentent. A cour de liquidités, beaucoup de jeunes sociétés internet vont mourir ou se fondre dans des groupes aux reins plus solides. Dans des documents internes, les tribunaux s’attendent d’ailleurs à plus de procédures pour faute de gestion. Daniel Kahn, du cabinet Kahn et Associés, indique deux motivations pour d’éventuelles poursuites : “L’engagement de dépenses sans en avoir les moyens, le manque d’anticipation dans la réduction de la voilure.”Les dirigeants en titre ne seront pas les seuls visés. Les administrateurs au sens strict peuvent aussi commettre une faute de gestion. Pour les autres ” partenaires “, membres du conseil de surveillance ou de l’Advisory Board (super conseiller qui prend part aux décisions sans en être le responsable), qui interviennent un peu trop au quotidien, ce sera la direction de fait. Daniel Kahn l’explique : “Certains participants des pactes d’actionnaires demandent à ne pas figurer comme administrateur dans les statuts tout en exigeant tellement de contrôle et de subordination dans les prises de décision qu’il devient difficile de ne pas les considérer comme responsables des fautes de gestion commises.”Alexandre Marque, membre de la société d’avocats Franklin, appuit : “L’absence d’anticipation des problèmes de la part de l’administrateur pourra lui être reprochée.”Eric Remus, d’Assurance & Capital Partners, assureur des mandataires sociaux ou des fonds de capital-risque, demande même un aménagement de la loi sur les faillites “pour tenir compte de la spécificité des start up, par définition fortement déficitaires”.

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Eric Chreiki