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Lenovo s’émancipe doucement d’IBM

Le Chinois veut développer sa propre marque et s’étendre sur des marchés jusqu’ici désertés par IBM.

Fini la caution IBM. Lenovo, le chinois inconnu en Europe qui avait racheté la micro-informatique de Big Blue à la fin de l’année 2004, vient de lancer ses premières machines sous sa propre marque. Jusqu’ici, en effet,
rien n’avait changé : les Thinkpad conservaient le logo IBM et leur robe noire caractéristique. Les clients étaient ravis. Mais l’héritage, lourd à porter, freinait le décollage des ventes.La micro d’IBM est depuis des années dans une spirale descendante. Il y a encore quatre ans, les Thinkpad et Thinkcentre trônaient fièrement au troisième rang européen. Mais, l’an dernier, NEC les a délogés de la
cinquième place, d’après Gartner.La raison ? IBM était centré sur les grands comptes et le haut de gamme, alors que l’essentiel des ventes s’effectue dans les PME, sur des machines coûtant entre 500 et 1 000 euros.

Ne pas faire d’ombre au Thinkpad

Alors, pour ne plus se faire décrocher, Lenovo a puisé dans son catalogue. En Chine, il est leader avec 32 % du marché en vendant en majorité au grand public et aux PME. Ce sont donc des machines jusqu’ici réservées à
l’Asie qui débarquent en Occident. Rien d’exceptionnel, tant au niveau design que configuration. Mais elles aideront à étendre la gamme vers le bas et à mieux affronter Dell, HP et Acer dans le réseau distribution.Cette série est baptisée Lenovo 3000 pour ne pas faire d’ombre au fer de lance Thinkpad, qui conservera encore un moment le logo IBM. Elle comprend trois lignes de portables (C, V et N) et une de PC de bureau (série J).
Les portables affichent un prix d’entrée de 699 euros, et sont commercialisés entre 300 et 500 euros de moins que les Thinkpad équivalents. Il est à préciser que certaines machines accueillent pour la première fois des processeurs
AMD, et ce, afin de réduire davantage les coûts.Lenovo entend tout de même distinguer ses machines avec une version allégée des logiciels Thinkvantage pour le diagnostic, la mise à jour et la restauration du système. Mais le nec plus ultra sera toujours réservé aux Thinkpad. Dans les
prochains mois, Lenovo les dotera, par exemple, d’un système qui ‘ rajeunira ‘ la machine en ramenant sa configuration à un point où elle fonctionnait bien (rollback), tout en conservant l’ensemble des données
actualisées. A noter que le logiciel de gestion des mots de passe et des empreintes digitales devrait aussi être refondu, et sa compatibilité améliorée.Côté matériel, en revanche, aucune révolution n’est à attendre à court terme sur les Thinkpad. Le constructeur se contentera de suivre les standards du marché, tout en mettant l’emphase sur la qualité de
fabrication.Entre autres, Lenovo possède en Chine toute une gamme de téléphones mobiles, d’assistants personnels et de machines grand public. Débarqueront-elles bientôt en Europe ? Pas de suite. Mais il y réfléchit.

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Anicet Mbida