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L’énigme économique de la télévision interactive

L’arrivée en 2003 de la Télévision numérique terrestre (TNT) va bouleverser le marché français de la télévision interactive, aujourd’hui dominé par les opérateurs satellite et câble. Mais, comment financer ces nouveaux services interactifs ? Silence sur les ondes…

En 2000, environ 14,4 % des foyers français équipés d’un téléviseur avaient accès à des services interactifs. Les trois principaux acteurs de ce marché sont CanalSatellite (1,6 million d’abonnés), TPS (965 000 abonnés) et Noos (280 000 abonnés).Dans ses projections optimistes, le cabinet d’études IMCA (International Media Consultants Associés) prévoit un décollage spectaculaire de la TNT d’ici à cinq ans. En effet, IMCA estime, pour 2006, que la TNT sera le premier vecteur de services interactifs par le biais de la télévision, avec environ 4,7 millions d’abonnés. Les bouquets satellites CanalSatellite et TPS enregistrant une croissance régulière, mais beaucoup plus faible.

Télévision interactive certes, mais pour quels services ?

Si le succès de la télévision interactive semble acquis par les professionnels du secteur, les services et les modèles économiques permettant d’en amortir les coûts font toujours défaut.Côté services, les bouquets satellites et les opérateurs de câble sont encore à la recherche de la killer application. Lancés en 1996, CanalSatellite et TPS tirent une bonne partie de leurs revenus du service de PMU diffusé sur leurs bouquets de programmes. Ainsi, 50 % du chiffre d’affaires 2000 de TPS (environ 500 millions de francs, NDLR) provient du PMU. Quant au service le plus populaire des bouquets satellites, c’est la météo (800 000 visites par jour sur CanalSatellite, 600 000 sur TPS). Mais, mis à part ces deux-là, personne ne semble savoir quels seront les services interactifs à succès de demain…Concernant les modèles économiques, là aussi, les incertitudes sont grandes. Tout le monde s’accorde à dire que la télévision interactive coûte cher : développement des services, frais d’hébergement, coûts de diffusion, etc. Quant aux sources de revenus, elles sont multiples mais aucune ne semble pour l’instant convaincante. Publicité, paiement à la consultation, T-commerce ne sont pas encore suffisamment développés. Seuls les abonnements sont une manne financière sûre, mais la croissance du nombre d’abonnés au satellite et au câble devrait ralentir dans les prochaines années, selon IMCA.

La télévision interactive cherche son modèle dans le sillage du Net

Tout cela ressemble furieusement aux interrogations du marché de l’Internet : Quels types de services offrir ? Comment amortir les coûts des investissements ? Quelle frontière entre le payant et le gratuit ? Comment compenser financièrement l’apathie du marché publicitaire ? A croire que tout ce qui touche à la diffusion de contenus par voie électronique s’apparente à un casse-tête chinois financier.En attendant, les professionnels de la télévision et les instituts d’études, malgré leur bel optimisme, naviguent à vue. Tous tracent un avenir prometteur à la télévision interactive.
Le Yankee Group estime à 17 milliards de dollars les revenus de la télévision interactive en Europe de l’Ouest, à l’horizon 2006.
L’Idate prévoit pour le marché français un potentiel de 20 milliards de francs en 2005, répartis comme suit : 55 % des revenus provenant de la publicité, 35 % du T-commerce, 9 % des abonnements et 1 % de la création et du développement des services. Dès lors, pourquoi sinquiéter ?

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Antonin Billet