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Le travail de groupe : de gros progrès à faire

Les fonctions de travail de groupe ont toujours constitué un argument de choix pour les vendeurs de logiciels. Pourtant elles manquent encore terriblement de souplesse !

Regardez la liste des fonctions de n’importe quel logiciel. Vous serez frappé de l’importance que ses auteurs accordent aux fonctions de travail de groupe. Pas un logiciel n’en est dépourvu, de la suite bureautique au programme d’agenda en passant par les jeux de rôle.Mais le moins qu’on puisse dire est que ces fonctions de partage d’informations sont les moins utilisées, et très mal quant elles le sont. Réticence psychologique ou purement technique ? Probablement un peu des deux. Pour beaucoup d’utilisateurs, le micro est encore aujourd’hui considéré comme une extension du domaine personnel dans lequel le réseau apparaît comme un intrus. Difficile, dans ces conditions, d’admettre des fonctions de partage d’informations et de travail de groupe, qui s’apparentent à des brèches dans l’espace individuel, voire privé.D’un autre côté, les fonctions elles-mêmes recèlent de nombreuses anomalies qui constituent autant de freins supplémentaires. Ce n’est pas pour rien que l’initiateur de la réunion, après avoir envoyé son message, s’empresse bien souvent de contacter ?” avec son bon vieux téléphone ?” ses collègues pour s’assurer qu’ils ont bien reçu le message et qu’ils y ont répondu. Certains défauts (manque de souplesse des outils, incidents liés à une mauvaise synchronisation) proviennent du fait, à l’origine, que la micro-informatique a été conçue comme une activité individuelle et qu’elle traîne toujours des séquelles de cet héritage.Mais bien souvent, le hic, c’est que les méthodes froidement logiques qu’adoptent les logiciels de travail de groupe ne reflètent guère la façon de travailler d’un être humain, fort éloignée de la logique pure. Lorsque je reçois cette demande de réunion, je réponds parfois oui, parfois non. Mais j’aimerais quelquefois me renseigner sur l’utilité de cette réunion ou suggérer un petit changement d’horaire, de salle ou d’ordre du jour. Ce n’est pas prévu !Les éditeurs ont tout de même fait de louables efforts pour rendre ces outils plus confortables. Ainsi, lorsqu’un collaborateur souhaite rassembler plusieurs personnes, il leur envoie, par le réseau local de l’entreprise, une demande de réunion. Chaque personne contactée peut apporter une réponse choisie parmi trois possibilités : ” Oui “, ” Non ” ou ” Provisoire “. Trois réponses possibles ! Ce n’est déjà pas si mal d’échapper à la froide logique binaire : oui ou non.On peut espérer que la révision en profondeur des fonctions de travail de groupe prévue dans Office XP leur apporte suffisamment d’améliorations pour encourager les utilisateurs à vaincre leurs réticences et à s’y intéresser enfin.Prochaine chronique le mercredi 30 mai 2001

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Etienne Oehmichen