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Le Sud-Ouest champion du temps réel

L’aérospatiale et la défense promettent un brillant avenir aux SSII du Sud-Ouest. Elles recherchent en priorité des développeurs temps réel.

Foie gras, bons vins et tourisme ont fait connaître la douceur de vivre dans le Grand Sud-Ouest. La spécialité informatique, elle, s’y décline plutôt en temps réel. “Encore que ces grandes spécialités-là ne sont pas si éloignées de la nôtre, s’amuse Daniel Lorre, délégué général de l’Association pour le développement de l’électronique et de l’informatique dans le Sud-Ouest (Adeiso). C’est justement ce qui différencie le temps réel de l’informatique embarquée.” Le temps réel comprend non seulement l’informatique embarquée, dont on se sert dans l’aérospatiale, mais aussi toute l’informatique industrielle et les automates – ceux du secteur vinicole, justement. Les développeurs doivent concevoir des logiciels qui fassent réagir des systèmes de commande à des stimuli extérieurs. L’industrie aérospatiale draine les gros budgets et les mines d’emplois de la région. Les pionniers ont été rejoints par le Centre national d’études spatiales (Cnes), à Toulouse.Toulouse et Bordeaux emmènent la région – la première ville avec l’aérospatiale, et la seconde avec la défense, la chimie ou le bois. Les carnets de commandes des grosses SSII locales sont signés par des grands noms comme EADS (*), Alcatel Space Industry ou Thales (ex-Thomson-CSF, Sextant Avionique et Detexis)… Le lancement de projets comme celui de l’A380 (5 000 emplois directs), de programmes satellitaires, ou d’une nouvelle unité Thales qui rénovera des avions de chasse compose un tableau brillant jusqu’en 2004. “Nous manquons de compétences informatiques, et les développeurs sont très recherchés. Néanmoins, la pénurie n’atteint pas l’ampleur de ce que l’on observe en région parisienne “, précise Edwige Dal Monte, consultante de l’Apec Aquitaine. Effectivement, une offre d’emploi de cadres informaticiens débouche sur seize candidatures en Midi-Pyrénées et en Aquitaine, contre neuf en moyenne sur la France entière. “Préciser notre localisation attire des dizaines de candidatures parisiennes”, se réjouit Claude Racois, directeur général de la SSII Silogic.Un bémol, toutefois. La croissance des effectifs est estimée à 10 % des quatorze mille ingénieurs sur les deux régions phares, soit deux mille postes à pourvoir. Or, les écoles ne fourniraient, selon l’Adeiso, que mille deux cents diplômés par an. “Et la moitié des propositions reçues par mes étudiants viennent de l’étranger”, s’exclame Bernard Lecussan, professeur du département informatique de SupAero et de l’Onera. “Le profil idéal d’un développeur temps réel est celui d’un Toulousain parti faire ses premières armes ailleurs. Au bout de cinq ans, il a envie de revenir au pays, et plutôt en SSII, loin des grands groupes”, affirme Gérald Balandrau, directeur général de Datus Sud-Ouest. Avec le retour au pays, le salaire baisse de 15 à 20 %, mais le seul poste ” loyer ” suffit souvent à compenser la perte.(*) European Aeronautic Defence and Space Company, fusion de l’Aérospatiale Matra, Construcciones Aeronáuticas et DaimlerChrysler Aerospace AG.

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Garance Cordier