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Le site Aufeminin.com peine à séduire les investisseurs parisiens

Les bons chiffres du premier exercice n’ont pas permis au portail de lever les inquiétudes du marché. Les sites de contenu sont toujours en disgrâce.

Avez-vous une agressivité positive, celle qui fait réussir vos projets ? “, se demandait Aufeminin.com sur sa Une du 5 mars. Une question pertinente au moment d’annoncer les résultats du premier exercice. Avec un chiffre d’affaires de 2,61 millions d’euros (17,12 millions de francs), la société a dépassé les objectifs annoncés lors du business plan établi pour l’entrée en Bourse (2,36 millions d’euros), en juillet dernier.Autre bonne nouvelle, le poids croissant des grands annonceurs dans les recettes. Alors que le site dépendait à 60 % des investissements en communication des dot-com au cours du deuxième semestre 2000, les Carrefour, Peugeot, Danone ?” trois nouveaux annonceurs, en 2001 ?” et autres dévoreurs d’espace d’affichage représentent désormais 80 % des ressources publicitaires. Malgré ces chiffres relativement bons, le titre, coté sur le Nouveau Marché, perdait 4,5 % à 3,8 euros le 5 mars, affichant une chute de plus de 50 % sur douze mois. Les sites de contenu pâtissent de la défiance à l’égard des modèles d’affaires bâtis sur la publicité. Outre-Atlantique, Women.com, la référence en la matière, introduit au Nasdaq à près de 20 dollars en octobre 1999, est estimé aujourd’hui à moins de 40 cents. Unique portail féminin coté en France, Aufeminin a encaissé seul le désamour des investisseurs. “Il est leader sur son secteur, avec près de dix fois l’audience des suivants. Et les comptes sont meilleurs que prévu. Reste qu’il s’agit d’un petit chiffre d’affaires, et la perte, 7,62 millions d’euros, représente trois fois ce volume. Je suis plutôt confiant, mais 2001 sera une année test pour valider le modèle“, estime David Cerdan, spécialiste des small caps chez CCF Securities. “ L’important est surtout la maîtrise des coûts“, estime Anne-Sophie Pastel, qui pilote Aufeminin.com, dont elle détient, avec son cofondateur, 44 % du capital. Les concurrents sont également à la peine. Malgré la puissance de leur maison mère, les féminins en ligne de TF1 ( plurielles.fr) ou d’Elle ( elle.fr) ne gagnent pas d’argent. De son côté, Newsfam.com, premier site indépendant, a peiné pour procéder à une deuxième levée de fonds (1,22 million d’euros), le mois dernier.L’investissement repose désormais sur la confiance. En renfort d’Apax, partenaire des débuts, les dirigeants du site ont su convaincre de nouveaux entrants, parmi lesquels, à titre privé, Pascal Hérold, PDG de Duran Duboi (pour 90 000 euros). “Je sais que le secteur est difficile, mais j’ai apprécié le culot, le courage et la vision d’Alexandra de Waresquiel, sa présidente “, explique-t-il. Une question de personnalité ?

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JMC